La justice sportive entre Kairouan, Hammam-Lif et Turin !

La justice sportive entre Kairouan, Hammam-Lif et Turin !

Par Jamel HENI

On est en 2006. La Juventus de Turin est reléguée en deuxième division du Calcio. Et pour cause. Matchs truqués, arrangements et favoritisme. En première instance, ce verdict concernait également la Fiorentina et la Lazio, qui ont vu leur maintien confirmé en appel. Le tribunal de la fédération italienne de Foot, n'a pas hésité à appliquer la loi, quel qu'en fut la taille du bonnet. La Juve, la Juve reléguée, et pas les autres. C'est dire.

De l'autre côté de la méditerranée. Chez nous précisément : le 08/08/2020 un arbitre change le cours d'un match décisif à six journées de la fin du championnat ; il est certes sanctionné, mais le résultat est cavalièrement confirmé : mission accomplie.

Tout le monde y gagne. Le bouc émissaire est désigné, récompensé puis remercié. Le Club victime, n'en a rien à redire. Il s'agit du match opposant Le club sportif d'Hammam Lif à l'Avenir sportif de Soliman. Et pour ne pas le nommer : l'arbitre Karim Khemiri, auteur d'irrémédiables fautes à sens unique. Toujours contre Hammam Lif. Deux pénos non sifflés pour les verts et un carton rouge pour leur meilleur joueur Chachia, au bas mot. A quel prix ?!

Que fait alors la Direction nationale d'arbitrage ? Eh bien elle prend deux mesures contradictoires : suspension de l'arbitre Karim Khemiri et maintien du résultat ! Reconnaissance du forfait en théorie mais pas en pratique : l'auteur est sanctionné, la victime n'est ni dédommagé ni réhabilité : comme si l'auteur était séparé des faits. Moitié mesure ? Non ! Absence de mesure. Puisque la justice n'est pas rendue, tout juste prononcée. Lettre morte. La suspension de l'auteur sans l'annulation du résultat était une véritable bouffonnerie juridique, puisque elle n'annule pas les conséquences du délit et qu'elle blanchit de fait un co-auteur potentiel : les différents clubs à qui pourrait profiter ce trucage !!!!

La différence entre leur tribunal italien et notre direction d'arbitrage tiendrait en un détail : le premier « juge », tandis que la seconde : « gère » une affaire, dans les limites de ce que permet la dictature sportive tunisienne !

Qu'à cela ne tienne. Voilà un président de club, relégable, qui choisit d'incendier les réseaux sociaux de propos régionalistes, de menaces défiant l’État, en cas de rétrogradation d'un fameux club du nord, bien que son club ait bénéficié de quelques coups de pouce particulièrement face à l’ESS et la JSK.

Il est à rappeler dans ce cadre que la Jeunesse Sportive Kairouanaise a formulé des réserves techniques contre le but de la 93e minute inscrit  par le Bizertin, Mohamed Habib Yaken, lors de la confrontation directe CAB-JSK (1-0) et que l'équipe Aghlabide ne reconnaît pas le résultat de ce match qui a causé sa relégation.  

Sur ces entrefaites, trois députés seraient selon quelques sources autorisées, en conclave pour « arrangements » sportifs !

 Personne ne dément. Bien pire, les résultats le confirment. Le club qui devait être sauvé de la relégation, est sauvé ! Et les deux clubs à savoir la JSK et le CSHL, qui étaient condamné selon toutes les estimations par le système au purgatoire sont en « Ligue 2 ».  A quel prix.

Quel serait l'avis des juges du tribunal de la fédération italienne de football, si tel fut le cas à Turin ?!!

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