La réaction hypocrite des partis politiques et de la société civile

  La réaction hypocrite des partis politiques et de la société civile

 

Comme à l’accoutumée, de nombreux partis politiques ont sauté sur l’occasion de la catastrophe du Mont-Chaâmbi pour s’en servir. Au lieu de s’unir pour une fois autour de la Tunisie et du gouvernement qui la dirige quelles que soient ses orientations, chaque parti a appelé à « sa manifestation » pour dénoncer le terrorisme.

D’autres sont allés plus loin dans l’opportunisme en relançant leur campagne d’appels aux  inscriptions pour participer aux élections sous prétexte que le boycott ou la faible participation peuvent conduire à plus de terrorisme.

Les associations de la société civile se sont limitées pour leur part aux communiqués de dénonciation, comme si la mort de nos braves martyrs était devenue un fait divers banal nécessitant une petite réaction.

Mais ce qui révoltant dans cette banalisation de la mort, c’est que les partis politiques, les associations de la vie civile et même certains médias ont pris l’habitude de remuer ciel et terre, d’organiser des réactions disproportionnées, qui ont déstabilisé des gouvernements pour beaucoup moins que cela.

Il est inconcevable dans ce sens, de voir ceux qui sont censés être nos élites mobilisés à fond pour les droits d’une Emina Femen, d’un producteur voleur, d’un artiste drogué, d’un syndicaliste dans le tort ou d’un pseudo-militant, alors que leurs réactions se limitent, quand il s’agit de soldats assassinés, à la dénonciation et aux manœuvres politiques pour s’en servir et jeter le tort sur la camp opposé.

Kais Ben Mrad