La Tunisie abandonnée par ses partenaires internationaux 

La Tunisie abandonnée par ses partenaires internationaux 

Par Amine BEN GAMRA

Jadis, l’aide financière internationale à la Tunisie s’est avérée suffisante pour l’aider à traverser des années mouvementées, marquées par les grèves, l’absentéisme dans le secteur public et une forte baisse de la production de phosphates, l’une des principales ressources naturelles du pays.

Si l’aide internationale est restée importante au cours des dix dernières années, elle ne parvient plus désormais à relancer l’activité économique et à calmer la grogne sociale, malgré le fait qu’elle est généralement dépensée pour financer les incessantes augmentations salariales.

Pire encore, la Tunisie a besoin d'environ 5 à 6 milliards de dollars de prêts par an au cours des trois prochaines années et les donateurs étrangers, n’ayant plus confiance dans les capacités de redressement de notre pays , ne semblent pas  disposés à mettre la main à la poche.  

C’est le cas de l’Union Européenne et la France, partenaires commerciaux essentiels et sources de nombreux investissements industriels. La Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International sont tout aussi sceptiques, car ils savent que les conditions attachées à leurs prêts sont souvent ignorées par le gouvernement tunisien qui n’honore pas ses engagements. 

Comment avoir confiance à un pays dont l’ARP est devenu la gare de triage de tous les trafics d’influence, ne parvenant même pas à trouver un accord pour la mise en place de la Cour Constitutionnelle, ce qui bloque la vie politique. 

Les instances de contrôle public sont inopérantes et paralysées alors que le financement des partis reste obscur, surtout concernant les puissances étrangères qui y contribuent.

En démocratie, la politique prend du temps, mais les difficultés économiques pourraient rapidement rendre la vie des gens très difficile et inconfortable sinon très difficile. La Tunisie en panne d’idées et de solutions pour relancer sa machine de production, en fait l’expérience à ses dépens, sur un fond de grogne sociale.

Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie

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