La Tunisie au Forum de la Justice Mondiale à la Haye

La Tunisie au Forum de la Justice Mondiale à la Haye

Kamel Ayadi, Président du Haut Comité de Contrôle Administratif et Financier a participé, en sa qualité de membre du Conseil d’Administration  de l’Institution américaine ‘’Projet de la Justice Mondiale’’ (PJM) au début de la semaine courante à la Haye, aux travaux de la cinquième édition du forum mondial du PJM sur le ‘’Rule of Law’’ (la Primauté du Droit). Environ 400 participants de cent pays, parmi les plus grands experts du domaine , en plus d’actuels et anciens hauts responsables gouvernementaux et des leaders d’opinion ont pris part aux travaux de ce forum, le premier au monde qui traite et dédie ses efforts à la promotion den la notion du primauté du droit. Le choix de la Haye, capitale mondiale du droit où siègent les plus prestigieuses instances judiciaires, est donc chargé de sens.

Les travaux du forum ont démarré la veille par un symposium dont la présidence et la modération de ses travaux ont été confiés à la Tunisie représentée par M. Kamel Ayadi, qui a rejoint cette prestigieuse organisation depuis sa création, il y a dix ans, avant qu’il ne soit appelé à faire partie de sa plus haute instance dirigeante depuis trois mois.En effet le conseil d’administration est composé de neufs personnalités mondiales, dont l’actuel président de la république islamique du Pakistan et l’ancien président de la Roumanie. Le symposium a réuni des dirigeants et représentants d’instances de lutte contre la corruption d’environ une trentaine de pays, en plus d’experts de France, Canada, Italie,etc.

Environ une vingtaine d’interventions ont meublé les travaux du symposium, dont une fut  présentée par le journaliste tunisien Sofiène Ben Farhat, et a été consacrée au rôle des média et de la société civile dans le combat contre la corruption. Dans son intervention introductive, Kamel Ayadi a présenté les bonnes pratiques au niveau international dans le domaine de la lutte contre la corruption, ainsi que le rôle et les modèles d’organisation des instances de lutte contre la corruption.

Index de la Primauté du Droit

Comme à l’accoutumée, le symposium a débuté par le lancement du dernier rapport du PJM sur l’index de la Primauté du Droit( Rule of Law Index), un document de 200 pages qui contient une mine d’information et renferme des données sur les 113 pays, classés sur la base de cet index. La Tunisie a rejoint le classement depuis déjà le deuxième rapport, il y a 5 ans. Avec le recul du temps, et en se basant sur les données actuelles et de celles des précédentes années, il y a assez de matière pour analyser l’état des lieux du concept mondial de l’Etat de Droit et dans quelles limites la Tunisie peut être considérée comme un Etat de droit.

La Tunisie a eu un score de 0,53 sur 1 et a occupé cette année le rang 58 sur 113 pays, accusant déjà un recul par rapport au précédent classement de 2015 où la Tunisie avait eu le score de 0,56 et un classement de 43 sur 102 pays. Il s’agit d’un indice composite, se déclinant en neuf indicateurs lesquels se répartissent sur un total de 47 composantes .En dépit de ce recul , la Tunisie a gardé un classement honorable que ce soit au niveau régional où elle occupe la troisième place dans le groupe des sept pays de la région MENA qui ont figuré dans le classement, ou également dans le groupe des pays ayant un revenu faible à moyen où elle a été classée également 3 sur un total de 28.

Bien que le score général de la Tunisie ait régressé, notre pays a réalisé des avancées dans certains des indicateurs qui méritent d’être analysés. Parmi les neufs facteurs où la Tunisie a régressé on note essentiellement la corruption, la justice civile et celui de l’application du droit. Par contre elle a eu un classement honorable dans le premier facteur relatif à la limitation et au contrôle des pouvoirs de l’exécutif, avec un score de 0,64 et un classement de 39 sur 113 pays.

Jihène BH

 

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