Le Conseil de la presse attaque Samir El Wafi

Le Conseil de la presse attaque Samir El Wafi

L’affaire de l’émission « El Wahch Pro Max », accusée de faire la promotion de pratiques relevant de la sorcellerie, continue d’alimenter la polémique.
Après le Conseil de l’Ordre des Médecins, qui a intenté une action en justice contre l’animateur de l’émission, Samir El Wafi, ainsi que contre la chaîne « El Hiwar Ettounsi » qui l’a diffusée, c’est désormais au tour du Conseil de la Presse de monter au créneau à travers le communiqué suivant :

À la suite de la diffusion d’une émission télévisée sur la chaîne El Hiwar Ettounsi intitulée « El Wahch Pro Max », promouvant des traitements non prouvés contre le cancer à travers des pratiques médicales aléatoires et des formes de charlatanisme, et accueillant des personnes avançant des affirmations trompeuses, le Conseil de la presse exprime son profond mécontentement face à cette dérive grave dans la pratique médiatique. Une dérive qui enfreint les règles du journalisme et son éthique, et qui expose les patients et leurs familles à des risques majeurs.

Le Conseil affirme que le journalisme est une profession fondée sur la recherche de la vérité et la vérification des sources, et que toute promotion de pratiques thérapeutiques illusoires ou d’informations non scientifiquement prouvées constitue une violation grave des devoirs du secteur médiatique. Les discours fondés sur le charlatanisme et la pseudo-médecine induisent les patients en erreur et les poussent vers des comportements erronés et dangereux pour leur santé, ce qui impose aux médias une responsabilité sociale et éthique pour protéger le public, en particulier les groupes vulnérables et les malades.

Le Conseil rappelle que les chartes professionnelles et éthiques imposent de ne publier ni promouvoir aucune information trompeuse ou non fiable, en particulier celles liées à la santé publique. Les contenus médicaux ne sont pas une matière de divertissement, mais un savoir scientifique précis soumis à la relecture de spécialistes, et les médias doivent s’y conformer conformément aux cahiers des charges qui les régissent. Le Conseil relève également que le décret 116 de l’année 2011 impose une responsabilité post-publication pour tout contenu médiatique trompeur ou contraire aux règles de la sécurité sanitaire.

Il considère que le droit du public à une information précise et de qualité constitue un pilier fondamental d’un journalisme crédible, et que toute atteinte à ce droit représente une violation de l’essence même de la profession.

Le Conseil de la presse souligne enfin son refus catégorique de toute forme de désinformation médiatique, scientifique ou médicale, affirmant que la liberté d’expression n’annule pas la responsabilité professionnelle et juridique. La protection du public, en particulier des groupes vulnérables et des patients, demeure une règle essentielle du travail médiatique.

Le Conseil appelle l’ensemble des médias à respecter pleinement les règles professionnelles et éthiques, et à ne pas utiliser leurs plateformes pour diffuser croyances, illusions ou tout contenu portant atteinte à la sécurité sanitaire des citoyens. »

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