Le Conseil de sécurité adopte des mesures pour briser les liens entre le terrorisme international et la criminalité organisée

 Le Conseil de sécurité adopte des mesures pour briser les liens entre le terrorisme international et la criminalité organisée

Après le long débat le Conseil de sécurité a adopté  à l’unanimité la résolution 2482 (2019) sur les liens entre terrorisme international et criminalité organisée.  Présenté par le Pérou, ce texte a pour ambition de mettre l’accent sur cette problématique dont le pays lui-même a souffert, a expliqué le Ministre péruvien des affaires étrangères, M. Néstor Popolizio Bardales.  La résolution parle du trafic des stupéfiants et des armes, de la traite des personnes et de l’exploitation illégale des ressources naturelles, autant d’activités criminelles auxquelles se livrent les terroristes pour financer leur action.  La résolution propose aussi des mesures pour stopper le recrutement de prisonniers par les terroristes.

Dans ce texte, le Conseil demande aux États de mieux coordonner leurs efforts afin de renforcer l’action mondiale visant à rompre des liens entre terrorisme international et criminalité organisée « une menace pour la sécurité internationale ».  Les États doivent poursuivre la recherche et la collecte d’informations pour mieux comprendre l’étendue de ces liens et accélérer leurs échanges d’informations opérationnelles et de renseignements financiers concernant les activités, les déplacements et les circuits des terroristes et des réseaux de terroristes, notamment les combattants terroristes étrangers.

Le Conseil invite les États à resserrer la coopération internationale et régionale pour contrer la menace de la culture, de la production, du trafic et de la consommation de stupéfiants et de substances psychotropes, qui peuvent constituer une part substantielle des ressources financières des groupes terroristes.  Ils doivent aussi veiller à ce que la qualification pénale de la traite des personnes par leur législation et leur règlementation nationale soit à la mesure de la gravité de cette infraction et permette de la poursuivre et de la sanctionner.

Ceux qui ne l’ont pas encore fait sont appelés à adopter les mesures, législatives ou autres, nécessaires pour ériger en infraction pénale les activités illicites liées au trafic d’armes.  Les États doivent également s’employer à mettre fin au commerce illicite des ressources naturelles, notamment dans le secteur de l’or, et à amener ceux qui se rendent complices de ce commerce illicite à rendre des comptes.  Ils sont priés de prendre toutes les mesures voulues pour maintenir un environnement sûr et humain dans les prisons et à mettre au point des outils permettant de lutter contre la radicalisation violente et le recrutement de terroristes.

Les autorités compétentes sont appelées à renforcer la gestion de leurs frontières, à envisager d’adopter des lois et des mécanismes appropriés de nature à favoriser la coopération internationale la plus large possible, à faire respecter les obligations de recueillir et analyser les renseignements préalables concernant les voyageurs, à renforcer l’aptitude de leurs cellules de renseignement financier à analyser les données et à améliorer les échanges d’informations entre les autorités publiques et les organismes pertinents du secteur privé.

Comme l’a souligné le Ministre péruvien des affaires étrangères, cette résolution insiste à nouveau sur l’importance d’une bonne gouvernance et la nécessité de lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, notamment en adoptant et appliquant effectivement les dispositions législatives et réglementaires voulues pour que les autorités nationales compétentes puissent geler ou saisir, confisquer ou administrer des avoirs criminels.

Même si elle a voté en faveur de la résolution, qui représente selon elle une avancée, la Fédération de Russie a appelé ses collègues à éviter d’exploiter ces problématiques pour faire valoir des « concepts politisés sans le moindre lien » avec la paix et la sécurité internationales.  Elle a toutefois reconnu que grâce à ce texte, nous sommes parvenus à élargir les instruments du Conseil sur la question de l’accès des terroristes aux armes.  Tous les États qui n’ont pas pris de mesures en ce sens doivent désormais pénaliser le trafic illicite des explosifs et la production mal ou non identifiée d’armes légères et de petit calibre, a-t-elle salué, ajoutant que la résolution renforce la coopération transnationale concernant ces crimes.

En conclusion, la Fédération de Russie a déploré que certains États semblent croire « naïvement » que les dispositions de la résolution ne concernent pas l’échange d’informations sur la production d’armes susceptibles de tomber entre les mains des terroristes.

 

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