Le gouvernement Fakhfakh serait investi avec plus de 150 voix

A quelques heures de la fin du délai constitutionnel, le doute commence à se dissiper sur l’issue du gouvernement Fakhfakh. L’intervention du président de la République Kais Saied et sa menace de dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple au cas où le gouvernement n’obtiendrait pas le vote de confiance, a fini par dissuader les différents partis et groupes réfractaires de se décider de peur de cette épée de Damoclès. Ennahdha, qui a brandi la procédure de retrait de confiance au gouvernement Chahed, a fini par laisser tomber cette option jugée non constitutionnelle par le chef de l’Etat. De son côté, Elyès Fakhfakh a fait preuve de plus de souplesse pour accéder à certaines revendications de Rached Ghannouchi concernant notamment la modification de la composition de l’équipe annoncée lundi dernier. Son conseil de la Choura, en réunion depuis la soirée d’hier, n’écarte plus la possibilité d’accorder la confiance au gouvernement.

Tout comme le parti Qalb Tounes dont le président Nabil Karoui a déclaré hier que le gouvernement obtiendra les voix nécessaires afin d’éviter la dissolution du Parlement. Bien qu’étant exclu des négociations, son groupe parlementaire pourrait lui accorder sa confiance. Pour garder la main haute sur la commission des finances, Qalb Tounes accorderait quelques voix, entre 10 et 15 probablement, à l’équipe de Fakhafakh.

De son côté, Tahya Tounes qui a proposé Elyès Fakhfakh a décidé au cours de la réunion de son conseil national de voter pour le gouvernement, et ce, après avoir obtenu un gros ministère, le Développement, l’Investissement et la Coopération internationale pour son secrétaire général Sélim Azzabi et éventuellement un second pour Chokri Ben Hassen.

Avec les voix du Courant démocrate, du mouvement Achaab, acquises dès le départ et de celles de la coalition Al Karama et du groupe de la Réforme, le gouvernement Fakhfakh serait investi avec plus de 150 voix.