Les étudiants subsahariens en colère: "Si la Tunisie ne veut pas de NOUS, nous partirons"

Les étudiants subsahariens en colère: "Si la Tunisie ne veut pas de NOUS, nous partirons"

 

Suite à l'affaire Bintou Koné, cette étudiante malienne en master inscrit à l'Unoversité centrale et dont l'accès au territoire tunisien a suscité nombre de polémiques, l'Association des Etudiants et stagiaires africains en Tunisie ont convoqué mercredi 29 décembre une conférence de presse pour revenir sur le cas de l'étudiante mais aussi des Conditions de séjour des étudiants étrangers (particulièrement les Subsahariens) en Tunisie.

Voici le communiqué publié par l'AESAT et signé par son président JEAN FERDINAND MOHENOU GBOUKPEHI, après les discussions et témoignages de certains membres de l'association :

"Nous sommes le 29 Décembre 2020, il est 14h30 et Bintou Koné a été libérée un peu après minuit. Elle est saine et sauve. 
Nous remercions les autorités compétentes pour cette oreille attentive, l'ensemble des étudiants internationaux en Tunisie, tous les médias partenaires qui ont relayé les informations, nos partenaires associatifs et toutes les personnes qui de près ou de loin ont pu réagir.

MERCI À TOUTES ET À TOUS POUR LA FORCE. Elle est chez elle grâce à vous. Grâce à votre mobilisation. Toutefois, l'AESAT a tenu à faire cette conférence de presse pour éclaircir un certain nombre de choses toujours restées ambiguës car il n’y a malheureusement que trop de Bintou Koné et nous ne serons pas toujours au courant. Nous ne pourrons donc pas nous mobiliser. 

1- Nous aimerions connaître le motif réelle de cette séquestration.
2- Pourquoi avoir mis un cachet rouge dans le passeport de Bintou à sa sortie sans l’en aviser.
3- Pourquoi les exonérations ne sont pas traduites dans une langue que nous maîtrisons
4- Pourquoi avoir fait signer à madame Bintou Koné un papier lui exigeant de sortir définitivement du territoire tunisien sous trois mois sachant qu’elle n’aura pas achevé ses études dans ce délai ? Pourquoi tout simplement lui imposer une telle contrainte ?

*NOUS AVONS BESOIN DE RÉPONSES CAR POUR ETRE HONNETE, NOUS NE NOUS SENTONS PAS EN SÉCURITÉ. 

Nous SOMMES la Tunisie, nous avons choisi la Tunisie. Vous devez nous protéger. Nous sommes vos hôtes.

Vous devez mettre des dispositions en place pour que ce genre de choses n'arrivent plus jamais chez NOUS. Oui car la Tunisie c’est aussi chez NOUS.
 
La Tunisie est un pays souverain, mais la Tunisie est aussi un pays de Droit. Nous dénonçons avec la plus grande ardeur, le caractère « ARBITRAIRE » de ces décisions (puisque aucun motif n’est très souvent donné).

Madame Bintou Koné est l’une des nombreuses victimes de ces décisions non motivées que subissent depuis plusieurs années les étudiants et stagiaires subsahariens en Tunisie.
 
La Tunisie ne peut pas avoir pour ambition d’être un HUB incontournable en Afrique pour le tourisme estudiantin et avoir des agissements pareils. La Tunisie ne peut pas traiter ainsi des étudiants qui viennent investir chez elle. La Tunisie ne peut tout simplement pas traiter de cette manière des êtres humains. 

Si la Tunisie ne veut pas de NOUS, nous partirons. Mais qu’elle ait le courage de le dire ouvertement car nous venons en paix et nous ne sommes pas accueillis dans de bonnes conditions. Nous avons trop de problèmes administratifs en Tunisie. Nous n’en pouvons très honnêtement plus. Laissez nous venir étudier en paix ou ne nous laissez pas venir. Ne nous laissez pas venir pour nous faire vivre un calvaire. 

De grâce , tout ceci doit prendre fin. Et c’est aujourd’hui que nous marquons notre ras-le-bol. 
Nous voulons des réponses, nous voulons des vis-à-vis. Nous voulons nous sentir en sécurité. 
Nous voulons que la Tunisie soit pour NOUS, « UNE VÉRITABLE TERRE D’ACCUEIL ». 
NOUS EN APPELONS AUX FILLES ET FILS DE L’ANCIENNE IFRIQUIA QUI A DONNÉ SON NOM À L’AFRIQUE, BERCEAU DE L’HUMANITÉ. 
Nous sommes Un. 
Vive la Tunisie et Vive l'Afrique.
 

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