Les Hammam-lifois s’unissent pour sauver leur ville

Les Hammam-lifois s’unissent pour sauver  leur ville

Dépités des promesses non tenues par les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays qui n’ont rien fait pour Hammam-Lif. Furieux contre la déchéance épouvantable que ne cesse de vivre leur ville depuis des décennies et révoltés de l’absence totale de toute forme d’autorité dans cette ville Beylicale qui s’est transformée en une ville hors-la-loi où chacun fait à sa guise, les Hammam-lifois ont décidé d’agir pour stopper cette descente aux enfers.

En effet, suite à une initiative de la toute jeune association « Pour que vive Hammam-Lif », quelques deux cents Hammam-lifois viennent de se réunir pour la deuxième fois pour s’organiser et préparer un plan de sauvetage de leur ville afin de la prémunir des griffes de l’anarchie et de la médiocrité.

Politiciens, directeurs de médias, avocats, professeurs universitaires, hauts cadres de l’Etat, hommes d’affaires, sportifs de renommé, femmes d’influence, les présents ont représenté un échantillon révolté de la population locale.

Pour eux, le constat est clair, l’époque fastueuse où Hammam-Lif faisait encore la fierté de la banlieue Sud est bien lointaine.

Transformée en ville populaire sous l’ère de Bourguiba, polluée, ignorée, délaissée et intentionnellement marginalisée sous le régime de Ben Ali, Hammam-Lif a continué sa descente aux enfers après la révolution jusqu’à arriver à vivre les pires moments de son histoire durant cette année 2016.  

En effet, l’anarchie n’a jamais atteint une telle ampleur qu’aujourd’hui. Et il suffit de faire un petit tour au centre-ville, au marché, sur la GP1, à la plage ou à la montagne pour s’en rendre compte.

Du côté du centre-ville et des rues avoisinantes, le passage des piétons ou même des voitures est devenu un vrai calvaire, puisque les commerces, les cafés et les kiosques construits anarchiquement, ont non seulement squatté les trottoirs mais aussi les chaussées, dans une impunité absolue et un total mépris de la loi.

Devant l’absence de contrôle sérieux et efficace, les constructions anarchiques ont poussé comme des champignons à travers la ville, au grand dam d’une délégation spéciale impuissante ou complice.

Du côté de la plage et en plus du fait qu’ils sont obligés de supporter la pollution de la mer et de ses odeurs nauséabondes à cause de la stagnation des eaux polluées déversées par les embouchures de l’ONAS du côté des fameuses digues, les habitants vivent chaque été un vrai calvaire à cause de la pollution sonore.

Les monuments historiques et emblématiques de la ville, à l’instar du Palais Beylical, du Casino, du Hammam-Essourri, de la Sirène qui faisaient  jadis la fierté de la ville, sont dans un état de délabrement avancé.

Au lieu d’être classé comme musée ou monument historique, le Palais Beylical s’est même transformé en une « Oukala » et un fief de la vente illicite d’alcool et de stupéfiants, après  que certains hors la loi l’ont squatté. 

Si le constat est triste à fendre le cœur de tous les enfants de cette ville, les Hammam-Lifois présents ont convenu qu’il est temps d’agir en se mobilisant et en prenant les règnes de leur ville entre leur main pour la sauver. 

Des commissions ont été constituées pour entrer en contact avec les hauts responsables de l’Etat et pour préparer des actions à court et à long termes visant à réhabiliter cette ville.

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