Les médias égyptiens s’en prennent à la Tunisie : c’est intolérable. Qu’en pensent nos hautes autorités ?

Les médias égyptiens s’en prennent à la Tunisie : c’est intolérable. Qu’en pensent nos hautes autorités ?

 

Il suffit qu’une crise montre le bout de son nez en Tunisie pour que les médias égyptiens se lancent dans des diatribes contre l’expérience démocratique tunisienne. Alors qu’ils sont eux-mêmes d’un chauvinisme maladif, des journalistes du pays du Nil se mettent à donner des leçons aux Tunisiens les appelant à se rebeller contre le régime politique qu’ils se sont choisis et que personne ne leur a imposés.

Ce qui encore plus grave c’est lorsque certains journalistes comme Ahmed Moussa incite à la rébellion et appelle les Tunisiens à l’anarchie. Se rendent-ils compte, lui et ses collègues, que ce faisant ils sèment la zizanie dans un pays censé être frère et qu’ils appellent à la révolte un peuple qui ne leur a rien demandé.

L’ancien ministre du Commerce, Mohsen Hassen s’est élevé contre ce comportement. Dans un post sur sa page facebook, il a critiqué un journaliste égyptien connu qu’il n’a pas nommé d’appeler à la discorde et à l’anarchie en Tunisie ajoutant que ce journaliste ignore tout de l’expérience démocratique tunisienne, de ses acquis en dépit des faiblesses et des difficultés économiques et financières.

"Aucun de nos dirigeants n’est venu sur le dos d’un char, tous sont arrivés via des élections démocratiques et transparentes", a ajouté l’ancien ministre en poursuivant : « Nous sommes parfois en désaccord, nous nous critiquons les uns les autres, mais nous ne croyons au changement que par les urnes, non par les coups d'État, ni par la soldatesque. »

« Malgré ses lacunes, l'expérience tunisienne continuera de hanter de nombreux régimes réactionnaires arabes » conclut-il.

Le journaliste-présentateur Samir Elwafi abonde dans le même sens en soulignant que les médias égyptiens ne trouvent pas mieux que de semer la zizanie et l’anarchie en Tunisie. Selon lui ces médias fourrent le bout de leur nez dans les affaires intérieures tunisiennes pour y propager la discorde.

Il accuse les services de renseignements égyptiens de téléguider ces campagnes de dénigrement contre la Tunisie. D’après lui aucun journaliste tunisien n’ose critiquer l’Egypte et son président Abdelfattah Sissi car il risque d’être placé dans la liste de personnes interdites d’entrée en Egypte.

« Nous ne vivons pas dans le même monde planète, ajoute le journaliste pour qui « Tunis est la capitale de la liberté sur une planète arabe réprimée où le mot liberté est un soupçon et une accusation...! »

En Egypte, tous les medias sont sous le contrôle de l’Etat et soumis à une législation toujours plus contraignante. Ce qui donne à penser que les attaques, visant la Tunisie et sa transition démocratique seraient orchestrés par les autorités de ce pays.

Les autorités Tunisiennes et particulièrement le président de la République sont appelés à réagir pour exiger l’arrêt immédiat de ces campagnes malintentionnées.

De nombreux journalistes et blogueurs croupissent aujourd’hui en prison dans ce pays et l’ONG Reporters Sans frontières classe l’Egypte au 161ème rang mondial sur 180 en ce qui concerne la liberté de la presse, rappelle-t-on.

Votre commentaire