Les recommandations du FMI au gouvernement pour éviter « le scénario catastrophe »

Les recommandations du FMI au gouvernement pour éviter « le scénario catastrophe »

 

Dans une interview accordée à l'agence TAP, en marge de la mission du fonds qui a séjourné à Tunis, du 26 juillet au 3 août, Robert Blotevogel, Représentant du Fonds monétaire international(FMI), en Tunisie, a mis l’accent sur les bienfaits attendus de la réforme en cours de l’administration tunisienne et de la fonction publique. Pour lui, le consensus entre les partenaires sociaux, le gouvernement et toute la société tunisienne est « primordiale concernant la réduction de la masse salariale ». Il a en outre, évoqué le retard enregistré dans la réforme des entreprises publiques écartant toute discussion sur leur privatisation.

Le responsable du FMI a relevé qu’il y a « des avancées très importantes, en termes de la mise en œuvre des réformes, l’environnement d’affaires semble s’améliorer, la croissance est en train de reprendre et le gouvernement est entré dans une dynamique de réformes prenant des mesures courageuses ». Il a souligné que « pour les priorités à très court termes, il s’agit de l’accélération des réformes qui sont déjà engagées. A cet égard, des grands chantiers sont ouverts, comme la réforme des caisses de sécurité sociale, la fonction publique et la fiscalité. Les autorités ont réalisé des progrès et la priorité porte maintenant, sur l'accélération de la concrétisation. Dans un deuxième temps, les efforts seront axés sur la maitrise du déficit budgétaire.La conduite de la deuxième revue du programme est attendue avant la fin de l’année, et la mission chargée de mener cette revue serait en Tunisie, après les réunions annuelles du FMI à Washington, soit en octobre ou en novembre ».

S’agissant des décaissements des tranches de crédit qui sont au nombre de huit au total, il a affirmé qu’ils « se feront les six mois, à des échéances régulières au fur à mesure de l’avancement des réformes et de l’amélioration de la performance économique. » Toutefois, a-t-il indiqué, un changement des délais n’est pas exclu. « La décision revient toujours au conseil d’administration du FMI. Le service technique prépare un rapport d’évaluation qui sera discuté par le conseil d’administration ».

Robert Blotevogel juge la situation économique moins critiqué qu’on le pense « il y a des signes encourageants, la croissance reprend, les déficits extérieurs et budgétaires sont certes à des niveaux élevés » a-t-il assuré. « D’après les chiffres que nous avons examinés, nous sommes sur le bon chemin pour réaliser les projections que nous, les autorités tunisiennes et l’équipe du FMI, avons fait ensemble il y a quelques mois. Actuellement la maitrise du déficit budgétaire représente pour le pays, le garant de la stabilité macroéconomique, laquelle constitue le prérequis pour toute croissance et création d’emplois ».

 Concernant la privatisation de ces entreprises évoquée par certains médias, il a expliqué que « cette question n'a pas été traitée dans nos discussions avec les autorités tunisiennes. Il s'agit seulement, de permettre au gouvernement de mieux gérer ces entreprises publiques, afin d’améliorer leurs situations financières et leur prestation de service et partant réduire les risques qu'elles peuvent entrainer pour le budget de l’Etat ».

Le scénario catastrophe de voir « le taux d’endettement atteindre 100% au cours des deux prochaines années » pourrait être évité à condition que « les réformes soient appliquées conformément à ce qu'est prévu ». La mise en œuvre des grandes réformes permettra de maintenir la dette publique « aux alentours de 70% dans les années à venir ». Ce qui ne manquera pas « d'impulser la croissance et de renflouer les caisses de l’Etat » et aura « un impact positif sur le taux d’endettement de la Tunisie».

Toutefois, l’engagement du gouvernement à « réduire la charge salariale » risque de provoquer de sociales. Le FMI en est conscient. C’est pourquoi, ses responsables ont évoqué la question avec l’UGTT avec laquelle ils entretiennent « de très bonnes relations ». Tout le monde partage, en effet, «  le même diagnostic et s’accorde sur le fait que la masse salariale est la rubrique des dépenses la plus importante du pays. Elle se trouve à un niveau atypique par rapport à d’autres pays émergents alors que si on veut impulser l’économie, investir et améliorer la prestation des services, il faut dégager des ressources supplémentaires et ce travail passe obligatoirement, par une meilleure maitrise de la masse salariale ».

Cliquer sur le lien suivant pour lire l’interview : https://www.tap.info.tn/fr/Portail-%C3%A0-la-Une-FR-top/9261413-la-tunis...

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