Liban : George Kordahi démissionne invoquant des pressions de la France

Le ministre de l'Information du Liban, George Kordahi, a annoncé vendredi 3 décembre sa démission pour tenter de résoudre la crise diplomatique entre Beyrouth et Riyad, avant un déplacement du président français Emmanuel Macron en Arabie saoudite.

George Kordahi avait déclenché fin octobre la colère des Saoudiens en assurant, lors d'un entretien, que les groupes chiites houthistes combattus par l'Arabie saoudite et une coalition du Golfe au Yémen se défendaient face à une agression extérieure.

Après les déclarations du ministre, reflet selon Riyad de l'emprise problématique du Hezbollah pro-iranien sur le Liban, l'Arabie saoudite avait expulsé l'ambassadeur libanais dans le royaume et interdit toute importation de produits libanais. Des mesures diplomatiques ont aussi été prises par plusieurs alliés de l'Arabie dans le Golfe, dont les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Koweït.

La démission de George Kordahi était sur la table depuis plusieurs semaines et pourrait débloquer la crise politique et diplomatique qui paralyse le gouvernement libanais depuis octobre.

Soutenu par le Hezbollah, George Kordahi a refusé pendant des semaines de démissionner, même après que le Premier ministre, Najib Mikati, lui eut demandé de placer l'intérêt national au-dessus de son intérêt personnel.

"Le moment est venu pour que j'offre quelque chose qui pourrait aider le Liban à sortir" de la crise, a déclaré le ministre. "J'ai décidé d'abandonner mon poste ministériel", a-t-il ajouté, indiquant vouloir "profiter" de la tournée dans le Golfe du président français Emmanuel Macron, très engagé depuis un an pour aider le Liban à sortir de la pire crise économique de son histoire.

"J'ai compris de Najib Mikati que les Français veulent que je démissionne avant la visite d'Emmanuel Macron à Ryad, parce que cela pourrait les aider à entamer un dialogue avec les responsables saoudiens concernant le Liban et l'avenir des relations bilatérales," a par ailleurs indiqué le ministre.

Selon lui, le Premier ministre libanais "a reçu des garanties qu'Emmanuel Macron allait entamer un dialogue avec l'Arabie saoudite concernant la reprise des relations bilatérales".