Macron montre son véritable visage de défenseur du sionisme

 Macron montre son véritable visage de défenseur du sionisme

 

Jamais un président de la république française n’a osé le faire, Emmanuel Macron l’a fait. Associer Israël à la commémoration annuelle par la France de la rafle du Vel d’hiv qui a consisté en l’arrestation de 13.000 juifs français et leur déportation aux camps de la mort dans l’Allemagne nazie.

Précédé par les présidents Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande qui ont reconnu la responsabilité de l’Etat français dans ces événements tragiques qui constituent une honte pour la patrie de la déclaration universelle des droits de l’homme, l’actuel chef de l’Etat de la France élu il y a juste trois mois a voulu aller encore plus loin.

Non seulement il a fait un plaidoyer contre l’antisémitisme et le racisme mais il a dit qu’il combattra l’antisionisme « la forme réinventée de l’antisémitisme ». Il a été naturellement « chaleureusement applaudi » par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, invité à la cérémonie de ce 75ème anniversaire , pour lequel l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir.

« Cette invitation pour commémorer ensemble, main dans la main, est un geste très, très fort qui témoigne de l’amitié ancienne et profonde entre la France et Israël", a péroré Netanyahou, en français, à la tribune, tout content qu’il soit le premier dirigeant sioniste à avoir cet honneur.

Macron a poussé la familiarité jusqu'à appeler Netanyahu par son surnom"Bibi" que seuls ses partisans utilisent.

Des juifs français antisionistes n’ont pas du tout apprécié le geste de Macron. Car pour eux la déportation est une affaire franco-française mettant aux prises des français, les déportés à leurs bourreaux d’autres français. A la rigueur est-ce une affaire européenne opposant la France des droits de l’homme à l’Allemagne nazie que des français zélés ont servi sans compter.

Des français ont été déportés parce qu’ils étaient juifs, cela est une réalité. Mais pourquoi diable faire supporter le mal absolu à des Palestiniens chassés de leur patrie par des juifs venus du monde entier pour réparer ce que des européens ont commis les uns contre les autres.

Car c’est ainsi que l’on peut interpréter l’invitation adressée à Netanyahu qui dirige le gouvernement le plus ultra-sioniste en Israël par le jeune président français qui montre ainsi son parti-pris dans un conflit pour lequel la France a toujours montré sa différence en défendant le droit des Palestiniens à leur propre Etat ce que l’actuel maître de Tel-Aviv leur refuse à cor et à cri.

Selon certains analystes Macron veut faire bouger les lignes. Son geste envers Netanyahu aurait pour but de l’amener à composition. Car le président français acquis à la vision des deux Etats en Palestine compte sur ses capacités de conviction pour plaider pour cette idée auprès de son hôte. Evidemment il se trompe lourdement car les aptitudes à la manœuvre de Netanyahu sont nettement plus aiguisées.

Alors que l’on attendait que la France reconnaisse l’Etat palestinien comme l’a fait un autre pays européen membre aussi de l’UE, la Suède, voilà que Paris fait une formidable reculade devant l’état hébreu qui va faire de son geste une rampe de lancement d’une politique de colonisation encore plus prononcée dans les territoires palestiniens occupés.

La fermeture pour la première fois depuis un demi-siècle de l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam devant les fidèles vendredi dernier n’est un premier pas. Les encouragements de Macron vont en appeler d’autres encore plus révélateurs de la politique colonialiste du chef du Likoud.

Adieu donc à une certaine politique arabe de la France. On sentait qu’elle commençait à s’émoustiller, mais le coup de grâce vient de lui être porté. C’est aussi et surtout le résultat de l’affaiblissement des Arabes plutôt occupés à s’entredéchirer dans des conflits d’un autre temps au lieu de consacrer leurs forces à défendre leurs causes justes à commencer par la cause du peuple palestinien chassé de ses terres. La seule cause de colonisation de peuplement encore en vigueur dans le monde.

RBR

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