Massacre de l'outarde dans le désert tunisien
L’outarde Houbara, le lièvre saharien et la gazelle de Thomson, pourtant des espèces protégées, car déjà en voie de disparition, sont maintenant en voie d’extermination.
Or manifestement, les autorités d’hier et d’aujourd’hui ne semblent pas vouloir prendre le taureau par les cornes, parce qu’elles ne veulent pas "gêner" les "riches investisseurs", venus du Golf pour décimer la faune tunisienne.
Alors que la Tunisie et les pays du Golfe ont signé deux conventions internationales interdisant la chasse de toute espèce en voie d'extinction, la Tunisie permet ainsi aux ressortissants des pays du Golfe de chasser à leur guise dans le désert.
On a signalé des courses poursuite en 4x4, derrière les malheureux animaux, jusqu’à l’arrêt cardiaque de ces pauvres bêtes, ou bien et au meilleur des cas elles sont tirés collectivement à fusils d’assaut.
Mais la société civile tunisienne bouge, et n’attend pas les encouragements de ses dirigeants politiques pour prendre l’initiative.
Le mardi 30 avril, des associations de la société civile de Douz, ont tiré la sonnette d'alarme, dans une énième tentative d’attirer l'attention sur la menace que font peser les nouveaux envahisseurs contre des espèces d'animaux en voie de disparition dans le Sahara.
« Chokri Ben Mohamed, le président de l'association Joumana de Douz, a ainsi affirmé que «la chasse sauvage, menée par des groupes d’individus originaires du Golfe Arabe font des ravages dans le Sahara, dans la région de Douz ou dans d'autres villes du gouvernorat de Tataouine». M. Ben Mohamed a souligné que «ces pertes concernent notamment la possibilité d'un déséquilibre écologique du Sahara de la région et la perte de la richesse animale terrestre, surtout avec l'avancée du sable et la dégradation de la couverture florale qui représente un barrage naturel contre le vent». (Source TAP)
Dans une émission matinale, l'ornithologue et militant écologiste Abdelmajid Dabbar a accusé le gouvernement de ne pas réagir au braconnage des outardes et des gazelles dans le désert tunisien.
Il a insisté que 23 espèces d'oiseaux sont en voie d'extinction en Tunisie, dont les outardes, et que celle-ci sont chassées au vu et au su du Chef du gouvernement et du ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem.