Mon-Dial 7: La Méthode Descartes

Mon-Dial 7: La Méthode Descartes

Par Jamel Heni

Sans coup férir, les bleus de Deschamps retrouvent le carré final. Hasard et De Bruyne, s’en tirent à merveille. La France n’a pas brillé aux éliminatoires, la Belgique a repris du poil de la bête après son match face à la Tunisie. Suite et fin d’un tournoi haletant, renversant de surprises.

Peut-on parler d’un style Français ? Belge ? Rien de plus  Improbable. Les deux formations évoluent dans un registre composite, alliant une forme feutrée de catenaccio à la transition fulgurante, le mouvement individuel à l’organisation en bloc, les balles arrêtées, aux pénétrations individuelles…..Tout est bon à prendre. Le bon vieux style serait une réduction du champ du possible pour le foot cartésien de Deschamps et Martinez. Un désaveu cinglant de l’ensemble des clichés éditoriaux d’une génération: les grandes équipes, le joueur-clé, le syndrome Maradona, la progression par la possession, le « guardiolisme ».....

La méthode « Descartes » de Deschamps en est la preuve :  

«Dans l’analyse que j’effectue avec mon staff technique, tous les matchs sont importants. Mais il est primordial de replacer la performance individuelle d’un joueur dans un cadre. Il faut tenir compte de l’adversaire, du type de match et de la mise en place tactique. La constante, c’est que les joueurs ont forcément intérêt à être très bons à chaque fois ».

Aussi bien en phase de pools qu’en huitième, la transition rapide, le foot éclectique, le post-styles, la méthode «  Descartes », le jeu hybride mi-italien-mi brésilien : entre récupération, possession et transition, à distance égale du leadership et de l’«  égalité », du pressing et du contre, de la création et de l’application.....ont dominé. Non sans raison. Fallait trouver une nouvelle formule. 

Les fameux styles sont arrivés à terme. Le talent d’un individu bute désormais sur un agrégat de talents additionnés : l’adversaire, l’évolution tactique, la révolution post-style, les nouvelles technologies, la recherche footbalistique, des limites de l’âge et du répertoire restreint des solutions individuelles...... Messi et Ronaldo n’ont rien perdu de leur talent, ils n’ont simplement pas remis à jour leur anti-virus, attaqué de partout….

La beauté en a peut-être pris un coup! Le « Maradonisme » n’est plus possible. Qu’importe. Olympe ne tardera pas à trouver l’équilibre. L’homéostasie sera de nouveau atteinte. Et les motivations des acteurs seraient bientôt trompées par l’ennui d’un enjeu sans jeu et sans plaisir. Comme partout l’évolution est loin d’être linéaire. Le foot qui était totalement offensif au départ s’était fait cruellement raison, plus d’une fois. Il le redeviendra et il en changera de nouveau ! À la recherche d’un équilibre supérieur! Le style n’en disparaîtra pas pour autant, il s’adaptera, il sera partagé par les nouveaux héritiers...

J.H.

 

 

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