Plan : La Tunisie ne peut pas désavouer le choix de DSK ?

 Plan : La Tunisie ne peut pas désavouer le choix de DSK ?

 

On ne sait toujours pas pourquoi le gouvernement a choisi un cabinet de consulting pour promouvoir le plan de développement 2016-2020. La Tunisie n’est pas à son premier plan et elle n’a jamais recouru à des services tiers pour assurer le financement des projets inscrits à ses différents plans dont le premier date de 1961. L’histoire de ce choix est partie des rubriques économiques et financières quand elle a débuté avec l’option de la Banque Lazard aussitôt abandonnée après les révélations sous forme de réprobation du député Mehdi Ben Gharbia. Puis elle a continué avec la banque Rothschild sûre d’obtenir la mise après avoir soumis une offre sous-évaluée dans le but d’aider la Tunisie. En tout cas telle était la justification. Mais cette banque a été récusée, ce qu’elle n’a pas admis. Puis ce fut le choix d’ARJIL-Comete Engineerng- Jeune Afrique Events. Mais cette fois-ci, le dossier atterrit dans la rubrique judiciaire. Car c’est l’ancien ministre français et ex-directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn(DSK) partenaire d’ARJIL qui se trouve être l’homme qui prendra en charge la promotion du nouveau plan quinquennal et surtout encourager les institutions financières internationales à financer les projets prévus par ce plan. DSK, (67 ans) n’est pas blanc comme neige. Outre ses frasques avec la gent féminine qui lui ont déjà valu d’être éjecté du FMI comme un malpropre, ce sont ses tourments judiciaires avec l’affaire LSK du nom du Fonds d'investissement Luxembourgeois (Leyne, Strauss-Kahn&Partners), qui lui appartient et qui est cité dans les montages financiers offshore des Panama Papers. Est-il vraiment indiqué et opportun de faire appel à une personnalité aussi contestée pour faire « rayonner l’image d’une jeune démocratie pleine d’ambitions et qui cherche à couper avec les anciennes pratiques ».

Cette question, c’est l’agence nationale TAP qui la pose. Pour toute réponse, le ministre du développement et de la coopération internationale en charge du plan déclare selon l’agence : «Nous ne sommes pas habilités à intervenir dans le choix de la banque, dont Dominique Strauss-Kahn est partenaire. La loi des marchés publics ne permet pas d'intervenir dans le choix des sociétés qui ont remporté l'appel d'offres ni de s'immiscer dans leurs affaires intérieures et leurs relations, ajoute-t-il. D’après le ministre, DSK se chargera de parler des potentialités de la Tunisie pour y attirer les investisseurs et aussi les financements nécessaires à l’exécution du plan quinquennal 2016-2020.

La Tunisie manque-t-elle de compétences de valeur que beaucoup de pays lui envient pour qu’elle soit contrainte de recourir à un homme dont la compétence n’est pas à mettre en doute ni son carnet d’adresses largement fourni, mais dont le choix n’est pas de bon augure, loin s’en faut. Manquons-nous de bons organisateurs d’événements pour que nous confiions à un groupe étranger avec paiement en devises l’organisation de la conférence des investisseurs prévue en novembre à Tunis. On se pose vraiment la question en ce jour où deux compétences tunisiennes, tous deux anciens hauts responsables ont été engagées par un important cabinet international de conseil. L’argument massu de M. Brahim : le recours à des tiers pour promouvoir le plan quinquennal 2016-2020 permettra à l’Etat de réduire de 10% les dépenses destinées aux opérations de promotion (environ 50M). Reste à prouver ! R.B.R.

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