Présidentielle américaine: ce coup de fil de Donald Trump choque l’Amérique

Présidentielle américaine: ce coup de fil de Donald Trump choque l’Amérique

La diffusion d’un enregistrement de Donald Trump, qui demande à un responsable électoral de « trouver » des bulletins de vote pour la présidentielle à son nom, a suscité une onde de choc.

À deux jours d’une élection cruciale pour le contrôle du Sénat et à trois d’une session du Congrès destinée à graver dans le marbre la victoire de Joe Biden à la présidentielle, la révélation d’une conversation entre le président sortant et un responsable de Géorgie a monopolisé l’attention.

Deux mois après le scrutin, Donald Trump refuse toujours de concéder sa défaite et, samedi, il a appelé Brad Raffensperger, le républicain en charge des élections dans cet État du Sud, pour tenter de le rallier à sa cause.

«  Il n’y a pas de mal à dire que vous avez recalculé », peut-on l’entendre dire sur un enregistrement de la discussion réalisé à son insu et rendu public par le Washington Post, puis d’autres médias. «  Tout ce que je veux, c’est trouver 11 780 bulletins », ajoute-t-il, soit à peu près l’avance dont dispose Joe Biden en Géorgie, confirmée par un recomptage et des audits.

Répétant des accusations de fraudes, dont il n’a jamais apporté la preuve et qui ont été balayées par les tribunaux, le milliardaire républicain justifie ses demandes par sa conviction que l’élection lui a été «  volée ». «  Vous savez ce qu’ils ont fait et vous n’en parlez pas : c’est un délit », «  c’est un gros risque pour vous », ajoute-t-il, menaçant.

En face, Brad Raffensberger ne cède pas. «  Nous pensons que nos chiffres sont bons ».

« Accablant »

Le camp démocrate a immédiatement dénoncé des pressions «  potentiellement répréhensibles ». «  Le mépris de Trump pour la démocratie est mis à nu », a ajouté l’élu de la Chambre, Adam Schiff. Sa consœur Debbie Wasserman Schultz a dénoncé l’acte d’un «  président désespéré et corrompu ».

Le trouble était également palpable chez les républicains. «  C’est accablant », a tweeté l’élu Adam Kinzinger, en appelant les membres de son parti à ne pas suivre le président dans sa croisade. «  Vous ne pouvez pas faire ça en ayant la conscience tranquille », leur a-t-il lancé.

Si certains poids lourds républicains, dont le chef des sénateurs Mitch McConnell, ont fini par admettre la victoire de Joe Biden, le président sortant bénéficie encore du soutien indéfectible de dizaines de parlementaires.

AFP

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