Quand Samir el-Wafi transforme l’écran en un lieu de torture morale et psychologique

Quand Samir el-Wafi transforme l’écran en un lieu de  torture morale et psychologique

On savait Samir el-Wafi capable de tout pour faire de l’audience mais jamais on aurait pu imaginer qu’il a la capacité de faire du malheur des autres  son fonds de commerce. Dimanche soir, dans son émission « Liman Yajroo Fakat » (A ceux qui osent seulement) toutes les limites ont été dépassées. Les cris, les joutes verbales, le coup de gueule sinon le coup de poing, on y était habitué et ça ne faisait ni chaud ni froid. Mais on ne pouvait imaginer pire. Mais c’est possible !

En effet, parmi ses invités figure l’homme de théâtre  Moncef Souissi devenu un habitué de l’émission. Mais il n’était pas  là pour parler de sa dernière pièce ni pour donner  ses impressions sur un quelconque événement sur la scène nationale, mais pour s’entendre  répéter à longueur d’émission : « Vous êtes atteint du cancer, qu’en pensez-vous ? », « le cancer est une maladie très grave, mortelle pensez-vous à la mort ? », «  vous étiez voisin de chambre à l’hôpital de Sghaier Ouled Ahmed mort du cancer, vous craignez vous-aussi d’en mourir » et d’autres questions de ce genre. Le malaise d’installait sur le plateau et un sentiment de torture prend les spectateurs à la gorge.

Son interlocuteur d’un courage exemplaire a beau lui dire qu’il ne craint pas la mort, que quand l’heure sera venue, rien ne pourra l’empêcher, que le cancer est différent d’une personne à une autre,  rien n’y fait. El-Wafi tenait à le rappeler à tout bout de champ comme s’il en jouissait lui-même. Mais au-delà de l’homme, il y a une famille, des enfants et petits-enfants, des amis , pense-t-il à eux en répétant sa morbide rengaine.

Cette émission dominicale est devenue un fourre-tout, mais surtout un attrape-nigaud. La recherche de l’audimat ne peut pas être le prétexte à tous les écarts. La vie des gens doit être respectée comme leurs sentiments. Des règles déontologiques doivent être édictées pour encadrer ce genre d’émissions.

El-Hiwar Ettounsi se fait le champion dans ce  « reality show » à trois sous.  Allant de « Andi Man nkoulek » qui s’autorise des écarts d’éthique graves, à « Labés » qui entretient les ambigüités entre le réel et le virtuel en passant par « Klem Ennas » qui vole entre sérieux et légèreté.

La HAICA, dont c’est le rôle, doit mettre le holà à ce genre d’émissions sinon c’est la descente aux enfers dans les abysses de l’obscénité, de l’indécence et de l’immoralité.

Raouf Ben Rejeb

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