Que s’est-il passé vraiment à bord du vol Tunisair en partance pour Belgrade ?
Le vol TU 226, vous connaissez ? C’est celui qui relie Tunis à Belgrade, la capitale de la Serbie. Un vol généralement sans problème.
Prévu à 7h20 ce mardi il devait emmener à son bord une délégation du ministère du tourisme et de l’artisanat conduite par Salma Elloumi Rekik qui devant se rendre dans l’ancienne capitale de l’ex-Yougoslavie. La délégation a pris l’avion mais la ministre s’est fait attendre comme les gens bien.
L’heure étant l’heure, le commandant de bord n’a pas apprécié que son avion prenne du retard à cause de Mme Elloumi et le lui a fait savoir quand elle est montée à bord. Cela n’a pas plu à la ministre, car c’est de la lèse-majesté.
En colère, elle est descendue de l’appareil, disant tout haut qu’elle ne le prendrait pas tant que ce commandant de bord officiait. C'est-à-dire qu’elle a demandé ni plus ni moins que son remplacement. Le ministre du Transport a été appelé à la rescousse pour satisfaire sa demande.
Lui aussi a essayé, mais il en était incapable d’autant qu’aucun pilote ne prendrait au pied levé la place d’un collègue. Le corporatisme est tel que si cela advenait, tous les avions seraient cloués au sol. La menace était telle que le ministre du Transport a dû battre en retraite.
A cause de ces péripéties, l’avion n’a décollé qu’à 8h17 soit presque avec une heure de retard.
Cette version des faits est contestée évidemment par le ministère du Tourisme qui, dans une mise au point, ne parle pas de la ministre Selma Elloumi. Tout juste est-il question d’une délégation du ministère devant se rendre en Serbie pour conclure un accord ministériel (sic) en matière de formation dans le domaine touristique.
Selon le communiqué, la délégation a achevé les formalités du voyage et était à bord de l’avion 20 minutes avant le décollage. En dépit de cela, le commandant de bord s’est attaqué au ministère en l’accusant par haut parleur de retarder le vol (et ce malgré le fait que tous les membres de la délégation étaient à bord à ce moment précis, ce qui laisse supposer que la ministre avait pris sa place en cabine.
Le ministère du Tourisme rend responsable du retard un groupe de 9 touristes mineurs et d’autres passagers portés sur la liste d’attente. Il ajoute que le commandant de bord ne s’est pas contenté de cela, mais il a insulté le ministère et l’un des membres de la délégation officielle, ce qui a contraint celle-ci à quitter l’avion. Le ministère souligne enfin qu’il s’agit là d’un comportement anormal qui ne représente pas le transporteur national.
Cette histoire rocambolesque ne fait pas honneur aux responsables tunisiens surtout ce commandant de bord n’est pas en droit d’attaquer publiquement un responsable national qui se trouve à bord de son appareil. Le respect est la moindre des politesses.
Son comportement est symptomatique de ce qui arrive dans notre pays : une agressivité latente qui n’attend presque rien pour se manifester.
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