Qui en veut à Majdouline Cherni ?

Qui en veut à Majdouline Cherni ?

 

Depuis l’annonce de sa nomination à la tête du ministère de la Jeunesse et du Sport, Majdouline Cherni  se trouve sous les feux des critiques, parfois acerbes et fantaisistes de la part des internautes, notamment.

On lui reproche certaines choses dont le fait d’avoir « marchandé » avec le sang de son frère le martyr Socrate Cherni. Comme si pleurer son frère, raviver sa mémoire et appeler à juger ses assassins et leurs commanditaires serait un crime. On lui reproche également sa méconnaissance du secteur. Or depuis « la nuit des temps », seulement deux sportifs ont occupé ce poste, Raouf Najjar et Tarek Dhiab. Le premier a réussi et a laissé de très bonnes impressions parce qu’avocat de son état, il est doublé d’un intellectuel. Excellent orateur et bon manager, il est considéré comme l’un des meilleurs à avoir occupé ce poste. Le  second y a perdu tout son aura de meilleur footballeur tunisien de tous les temps.

Les plus belles réussites on été l’œuvre de politiciens chevronnés, Mondher Ben Ammar, Mohamed Mzali, Tahar Belkhodja, Mohamed Kraiem, Foued Mebazaa, Hamed Karoui, Abderrahim Zouari, Raouf Najjar, Abdallah Kaabi, Samir Labidi et j’en oublie et ils n’étaient  pas issus de la famille du sport, bien que certains d’entre eux aient été de dirigeants sportifs.

Une femme à la tête de ce ministère sensible et très exposé  est une première en Tunisie. Dans certains pays développés, on nomme souvent des femmes à ce poste. Un ministre oriente et impulse une politique que l'administration et les techniciens mettent en œuvre, c’est le cas de Marie George Buffet en France qui était une excellente ministre. 

A ceux qui critiquent cette nomination, je leur dis qu'on ne demande pas à un ministre ou à un élu d'être chef de service mais un chef d'orchestre pour assurer l'harmonie de la troupe en s' appuyant sur une partition parfaite qui est ici le projet politique pour la jeunesse et les sports. Et puis elle sera secondée par un secrétaire d'Etat  chargé du sport.

En plus, il ne faut pas se plaindre surtout que c'est un poste détenu par une femme. Elles sont seulement 8 sur 40. Ça ne va pas loin malgré des postes importants occupés par des femmes comme la finance, la santé, la jeunesse et le tourisme. 

Majdouline Cherni a montré d’excellentes capacités et de dévouement dans la gestion des dossiers des martyrs et des blessés de la révolution, un dossier brûlant et compliqué qui a trainé pendant plus de cinq ans. Elle n’était pas seule candidate à ce poste que d’autres auraient pu occuper, mais si elle a été nommée à la tête de ce ministère c’est parce qu’elle a du mérite.

Elle est jeune et elle a de la volonté et de l’ambition. Elle représente comme plusieurs autres femmes du nouveau gouvernement  cette  nouvelle génération de politiques qui aspirent à œuvrer pour le bien du pays. Elle est originaire d’une région qui a longtemps été laissée pour compte.

 Accordons-lui un préjugé favorable et jugeons-la sur son action.


A.Klai

 

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