Rapatriement du corps d’Abdelkader Dhibi : indignation et appel à la justice

Rapatriement du corps d’Abdelkader Dhibi : indignation et appel à la justice

La dépouille du migrant tunisien Abdelkader Dhibi, tué mardi dernier par la police française à Marseille, est arrivée vendredi soir 5 septembre 2025 à l’aéroport Tunis-Carthage. Sa famille et de nombreux proches l’ont accueillie dans une atmosphère de recueillement avant de l’accompagner vers sa ville natale, Kasserine, où il sera inhumé.

La famille du défunt a exprimé sa gratitude aux autorités tunisiennes, saluant la réaction ferme du président Kaïs Saïed et du ministère des Affaires étrangères, qui ont condamné « avec la plus grande vigueur » la mort de leur fils et exigé des autorités françaises une enquête rapide et approfondie.

Rassemblés près du terminal fret de l’aéroport, les proches d’Abdelkader Dhibi ont dénoncé une « atrocité » et qualifié l’incident de « crime raciste » et « d’humiliation à la dignité humaine », imputant la responsabilité à la police française mais aussi, selon leurs témoignages, à des membres de la communauté algérienne avec lesquels il vivait et travaillait.

La mère de la victime, Halima Mosbah Ouanassi, s’est dite « sous le choc » face à ce qu’a subi son fils. Abdelkader Dhibi a été abattu par balles mardi dernier à Marseille, lors d’une altercation suivie d’une course-poursuite, sans gradation dans l’usage de la force, selon la version de la famille.

Mercredi, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Tunis – en l’absence de la cheffe de mission – pour lui signifier « une protestation ferme » et transmettre la demande tunisienne d’une enquête « déterminée et rapide » afin d’identifier les responsabilités et garantir les droits de la victime et de sa famille. L’ambassadeur de Tunisie à Paris a été chargé de relayer la même position auprès des autorités françaises.

Par ailleurs, un collectif d’avocats tunisiens a annoncé qu’il assurerait la défense d’Abdelkader Dhibi devant la justice française.

(TAP)

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