Sept universités s'opposent à la hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers

Sept universités s'opposent à la hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers

 

Sept universités ont annoncé, cette semaine, leur refus d’augmenter les frais d’inscription pour les étrangers prévue dans le plan «Bienvenue en France». Elles rejoignent ainsi l’Université Paris-Nanterre qui a clarifié sa position dans un communiqué datant du 12 décembre. La forte hausse annoncée à l’automne par le gouvernement a fait réagir officiellement pour l’instant les universités Clermont-Auvergne, Aix-Marseille, Toulouse Jean-Jaurès, Lyon-II, Nanterre, Rennes-II et Angers. 

Elles font bloc contre le coût d’une inscription en licence qui passera de 170 € par an à 2 770 € et en master (ou doctorat) de 243 € (ou 380 €) à 3 770 € pour les étudiants non communautaires (hors Union européenne). «Nous demandons un retrait de la hausse des frais d’inscription et la mise en place d’une réflexion collective sur l’accueil des étudiants étrangers», détaille à Libération Nadia Dupont, la chargée de mission formation à l’université Rennes-II. «Au-delà des questions de fond (attractivité de nos universités, accueil des étudiants), ce qui pose problème avec le plan "Bienvenue en France", c’est la méthode et le calendrier», expose Mathias Bernard, le président de l’université Clermont-Auvergne.

Clermont-Auvergne est la première à officialiser son refus d’appliquer la hausse, en discussion depuis novembre dans les universités. «Mon université, comme d’autres, est assaillie de demandes venant d’étudiants internationaux déjà inscrits qui aimeraient poursuivre leurs études et de futurs étudiants qui veulent savoir notre position. Nous nous devions d’être transparents sur le sujet», confie Mathias Bernard. Ces sollicitations sont dues au fait que Campus France indique déjà sur son site les tarifs annoncés par le Premier ministre, bien qu’ils ne soient toujours pas officialisés par un décret.

«Clermont-Ferrand a ouvert le bal, explique à Libération Jim Walker, le vice-président en charge des relations internationales de l’université Lumière-Lyon-II. Nous avons suivi en nous disant qu’il faut créer une sorte de lame de fond.» Les vice-présidents en charge des relations internationales des universités se réunissent 17 et 18 janvier. La mise en place d’une stratégie commune contre la hausse des frais d’inscription sera à l’agenda. «A aucun moment nous n’avons été consultés sur le montant des frais d’inscription alors que nous sommes les premiers concernés», se désole Jim Walker avant d’ajouter : «Si plusieurs universités montent au créneau peut-être arriverons-nous à obtenir une consultation.» A la réunion des vice-présidents s’ajoute celle de la CPU (conférence des présidents d’université) qui a demandé en décembre la suspension de la hausse des frais d’inscriptions.

A l’instar de Rennes-II, les universités utilisent la formule suivante pour marquer leur détermination : «L’établissement utilisera toutes les possibilités réglementaires à sa disposition» pour ne pas appliquer à ses étudiants étrangers la hausse des frais d’inscription.

https://www.liberation.fr/france/2019/01/17/sept-universites-s-opposent-...

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