Sous la pression américaine et israélienne, l’Allemagne interdit Hezbollah

Sous la pression américaine et israélienne, l’Allemagne interdit Hezbollah

Le gouvernement allemand a désigné le Hezbollah libanais comme étant une organisation terroriste, une mesure qui était notamment réclamée par les Etats-Unis et Israël. Jusqu'à présent, seules les activités de la branche militaire du Hezbollah, considérée comme un mouvement terroriste par les pays de l'Union européenne, étaient bannies, mais pas celles de sa branche politique, qui organise notamment des manifestations ou actions anti-israéliennes régulières.

Le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer « a interdit aujourd'hui l'activité de l'organisation terroriste chiite Hezbollah en Allemagne », a indiqué un de ses porte-parole, Steve Alter, sur Twitter. « Depuis l'aube, plusieurs actions de police sont menées dans diverses régions » contre des établissements liés au mouvement, a ajouté le porte-parole. Selon les médias allemands Spiegel et Bild, il s'agit de trois mosquées à Berlin, la mosquée Al-Ishrad, à Brême, dans le nord du pays, et Münster, ainsi que d'un « centre pour émigrés libanais » à Dortmund, dans l'ouest de l'Allemagne. Plusieurs centaines de policiers au total ont été mobilisés.

Un millier de membres en Allemagne

Né en 1982 lors de la guerre civile libanaise, le mouvement Hezbollah lutte contre l'État hébreu et est un acteur politique majeur au Liban. Il est proche du Liban et de la Syrie. En Allemagne, les autorités évaluent à un millier environ le nombre de ses membres, que le renseignement intérieur accuse d'organiser des collectes de soutien, de recruter des sympathisants et d'organiser des manifestations appelant à la destruction d'Israël.

En septembre dernier, l'ancien ambassadeur américain en Allemagne et aujourd'hui conseiller du président Donald Trump, Richard Grenell, avait exhorté l'Allemagne à bannir l'activisme politique du mouvement chiite sur son territoire, à l'image de la Grande-Bretagne ou des Pays-Bas. « Cela empêcherait le Hezbollah de rassembler sympathisants et collectes d'argent et permettrait à l'Allemagne d'envoyer un signal fort montrant qu'elle ne tolère pas la violence, la haine antisémite et la terreur en Europe », écrivait-il à l'époque dans une tribune publiée par le quotidien Die Welt.

Le chef de la diplomatie israélienne, Israel Katz, s'est félicité de la décision allemande. « Il s'agit d'une décision très importante, d'une étape importante et significative dans la lutte globale contre le terrorisme », a-t-il déclaré en exprimant sa « profonde gratitude » au gouvernement allemand.

AFP

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