Trump Prix Nobel de la paix? la farce politique

À l’heure où le monde est secoué par des guerres civiles, des crises humanitaires et des conflits de toutes parts, le prix Nobel de la paix – qui sera annoncé ce vendredi 10 octobre à l’institut Nobel norvégien – est scruté de très près. Si cela ne dépendait que de Trump, il n'y aurait aucune discussion.
Un seul nom cristallise l’attention : celui de Donald Trump, pour son palmarès autoproclamé et particulièrement impressionnant : «avoir mis fin à sept guerres», tout simplement… Et s'il ne l'obtient pas ? Ce sera « une insulte pour les États-Unis !
Jamais dans l’histoire récente du prix Nobel de la paix une personnalité n’a autant déclaré le mériter que Donald Trump. Dès que l’occasion lui en a été offerte, le président américain a mis en avant les actes qui, selon lui, devraient lui garantir l’attribution de la plus célèbre des récompenses.
Mais face à cette représentation d’humilité notoire, 388 personnes ou organisations ont également officiellement été proposées.
Qu'a réellement accompli Trump ?
Selon lui, il aurait mis fin à des conflits qui duraient depuis des décennies et faisaient rage avec des milliers de morts. Mais qu’a-t-il réellement accompli ? Si des trêves ont bien été conclues entre le Cambodge et la Thaïlande, la RDC et le Rwanda ou encore l’Inde et le Pakistan, le rôle de Donald Trump y a souvent été minimal, voire inexistant.
Entre le Kosovo et la Serbie, il n’était question que d’un accord économique, pas d’un traité de paix. Entre l’Inde et le Pakistan, New Delhi a nié tout rôle américain. Avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan, un projet d’accord a bien été discuté en présence de Trump, salué par l’Otan comme «un pas en avant significatif», mais rien de plus concret. Plus récemment, Donald Trump a également présenté un plan de paix pour la guerre à Gaza, qui arrive une fois qu’il a aidé Netanyahou le génocidaire politiquement avec ses vétos et militairement en lui fournissant les armes sans compter.
Le 10 octobre, théâtre d'une farce politique?
Ainsi le monde attend avec impatience le 10 octobre, jour qui pourrait être le théâtre d'une farce politique si le président américain était proclamé lauréat du prix Nobel de la paix. Ce prix, censé honorer les artisans de paix, a souvent été transformé en une couverture politique décernée à des dirigeants plus habiles à tuer qu'à établir la paix.
Le prix Nobel un prix dévalué
Est-il concevable que le prix Nobel de la paix soit décerné à un président complice du génocide à Gaza où eu lieu les massacres les plus horribles contre des enfants et des femmes innocents ?
Un prix initialement conçu pour honorer ceux qui combattent la violence peut-il être attribué à ceux qui la financent et l'alimentent ?
« Le Nobel de la paix, c’est la défense de la coopération multilatérale, par exemple à travers l’ONU. (...) Or Trump représente une rupture avec ce principe car il suit sa propre voie, de manière unilatérale » estimait Øivind Stenersen, un historien du prix Nobel.
Si un tel scénario devait se produire, ce ne serait qu'une nouvelle tâche sur le front de l'institution qui décerne ce prix et une insulte au sang des victimes de notre région et du monde.
Certains lauréats ont nourri d’immenses promesses de paix et ont fini par décevoir aux quatre coins du monde. Certains prix Nobel de la paix ont pâli depuis leur sacre, qu’ils n’aient pas tenu leurs promesses comme Barack Obama, ou qu’ils aient été pris de relents guerriers comme Shimon Peres.
L'histoire en est témoin. Certains dirigeants américains ont déjà reçu le prix Nobel de la paix, mais ils n'ont pas hésité à déclencher des guerres et à détruire des nations entières. Le prix Nobel ne les a pas empêchés d'envahir l'Irak, de déclencher une guerre civile en Libye ou de soutenir l'entité sioniste dans le massacre et le déplacement des Palestiniens. Alors, qu'est-ce qui garantit aujourd'hui que le président actuel fera exception ?
Recevoir ce prix dans ces circonstances ne constituera pas le couronnement de la paix, mais plutôt un moyen de pression morale révélant l'incapacité du monde à le tenir pour responsable.
Il sera confronté à une épreuve insurmontable : soit il change véritablement et met fin au bain de sang à Gaza, soit il se déshonore devant les peuples du monde entier, tel quelqu'un qui utilise le prix Nobel comme outil de propagande pour sa campagne électorale et son image médiatique.
Les gens ne se laissent pas tromper par les médailles ou les récompenses ; ils observent les actions sur le terrain. Si le président américain ne change pas après le 10 octobre en cas où il est lauréat de ce prix, l'histoire retiendra que le prix Nobel n'est plus un symbole de paix, mais plutôt un symbole d'hypocrisie politique, une couverture pour la machine à tuer la plus puissante de notre époque.
Le 10 octobre pourrait entrer dans l'histoire comme un scandale ou comme le début d'un véritable changement, et c'est le président américain qui fera la différence, et non le prix.
A.K
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