Tunis, place financière régionale

En marge de la tenue, à Tunis, de la 2ème édition du salon international des services bancaires

et de la monétique, l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF) a organisé un séminaire sur le thème : « Tunis, place financière régionale », auquel a pris part un échantillon assez représentatif d’acteurs économiques et du marché financier tunisien ainsi que des experts économistes et plusieurs hauts cadres financiers et hauts responsables des institutions bancaires opérant en Tunisie.

Introduisant le séminaire et sa thématique principale, M. Mohamed Férid Ben Tanfous, président de l’APTBEF a donné un bref aperçu sur le secteur bancaire tunisien dont il loue la diversité des acteurs et son ouverture aux capitaux étrangers.

C’est aussi, a-t-il ajouté, un secteur qui est, aujourd’hui, bien ficelé et à forte aptitude concurrentielle avec une vingtaine de banques universelles dont une part importante du capital de quatre banques à réseau est détenue par des partenaires stratégiques étrangers faisant partie de groupes bancaires internationaux de renommée.

M. Ben Tanfous a, également fait savoir, que le système financier en Tunisie compte 15 établissements financiers dont dix sociétés de leasing, deux banques d’affaires et deux sociétés de factoring.

Et d’indiquer que le paysage bancaire englobe notamment huit banques off shore, neuf bureaux de représentation de banques et d’établissements financiers internationaux, un réseau bancaire développant un service de proximité de plus de mille agences, toutes enseignes confondues.

S’agissant de l’ambition de faire de la Tunisie une place financière régionale, le président de l’APTBEF qu’avec l’énorme potentiel et les atouts considérables caractéristique du système bancaire et financier tunisien, des « dernières touches » restent à engager pour faire de la Tunisie une place financière régionale incontestable aux yeux des acteurs économiques mondiaux.

« L’actuel séminaire est, pour nous, une occasion propice afin de fédérer les efforts autour d’un débat constructif et qui débouchera certainement sur une série de recommandations pratiques à même de nous aider à réaliser l’objectif escompté », a conclu le conférencier.

Pour sa part, donnant le coup d’envoi aux travaux du séminaire, M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), a fait savoir, au cours de son intervention, que le sujet proposé au séminaire revêt une dimension particulière dans un contexte mondiale marqué par la crise financière actuelle.

Partant, sans vraiment revenir aux causes de la crise ni s’attarder sur ses impacts, le gouverneur a rapidement donné une définition du « centre financier » ou place financière pour ajouté, ensuite, que la mise en place des fondements d’une place financière doit passer par la présence d’un cadre économique solide et d’un système financier fiable, entre autres conditions sine qua non.

Enumérant les forces de l’économie tunisienne, M. Taoufik Baccar a fait mention de la stabilité du climat financier dont jouit la Tunisie, du rythme de croissance rapide et soutenu, du bon contrôle du déficit budgétaire qui n’a pas excédé les 3%, de la régression notoire des dettes extérieures, de la diversité du tissu économique, de la fort représentativité du secteur des services (57% du PIB) et de la solidité du secteur bancaire.

Au chapitre financier, le gouverneur a évoqué la réforme du système financier et ce qu’elle a impliqué en termes d’institution d’un nouveau code des banques (spécialisation de banques) et de mesures appelant à la surveillance et à l’audit pour une meilleure veille à la conformité des pratiques aux lois en vigueur.

Aussi, l’accent a été mis sur la restructuration audacieuse dont ont fait l’objet certains établissements bancaires tels Attijari Bank, la BK ou encore l’UIB outre la révision de la loi fondamentale de la BCT qui concerne, en plus de la stabilité des prix, la sécurité des transactions financières.

M. Baccar a, par ailleurs, annoncé la signature prochaine d’un accord entre les institutions chargées du contrôle et de la sécurité du marché financier et celle d’une convention de partenariat avec des pays voisins notamment la Libye, le Maroc et la Mauritanie.

En conclusion, le gouverner de la BCT a fait savoir que pour assurer ce bond qualitatif à notre système financier et hisser la Tunisie au rang de place financière régionale, il est primordial de moderniser la mentalité des banques afin qu’elles puissent produire de nouveaux outils, il fait également, à ces dires, libéraliser les outils de couvertures, libéraliser aussi totalement les transactions financières avec l’étranger, libéraliser le dinar et approfondir les réformes.

Et de renchérir que tant d’autres atouts sont bel et bien là pour faire de la Tunisie un pôle attractif quant aux investisseurs étrangers qui sont, outre son climat politique et économique stable, sa classe moyenne qui dépassent les 80% de la population et son taux de scolarisation assez élevé et qui équivaut à celui des pays développés.

« la Tunisie a réaliser des pas importants vers sa reconnaissance en tant que place financière régionale », a conclu M. Taoufik Baccar.


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