Tunisie-Allemagne : Des vols charters pour le rapatriement des centaines de personnes

Au cours d’un entretien téléphonique avec le président de la république Béji Caid Essebsi, ce vendredi 23 décembre, la chancelière allemande Angela Merkel a insisté afin « d'accélérer et d'intensifier les expulsions des ressortissants tunisiens déboutés de leur demande d'asile ».
On comprend la réaction de Berlin notamment après l’attentat terroriste contre le marché de Noel lundi dernier et qui a coûté la vie à une douzaine d’innocents et blessé quarante huit autre et dont l’auteur présumé est un jeune tunisien, abattu, ce matin par la police italienne à Milan.
Cette question de retour des demandeurs d’asile a été traitée au cours d’une visite, au mois de mars dernier, du ministre allemand de l’intérieur Thomas de Maizière. Après des entretiens avec l’ancien chef du gouvernement Habib Essid et son homologue Hédi Majdoub, ils sont tombés d’accord pour la mise en place d’un « projet pilote visant à accélérer l'expulsion des demandeurs d'asile tunisiens déboutés ». «Dans un premier temps, 20 Tunisiens doivent être rapatriés pour « tester un système de reconduite efficace », a indiqué le ministre allemand lors d'une conférence de presse conjointe à Tunis avec Habib Essid. Ce projet serait le préalable à « un arrangement pour effectuer les rapatriements sur une base plus régulière vers la Tunisie », a-t-il précisé. Il s'agirait, en fait, là de vols charter avec une limite de 25 personnes avec une escorte d'agents allemands. Ce serait assumé financièrement par l'Allemagne.
Cependant, pratiquement rien n’a filtré sur les dessous de cet accord, ni sur le nombre des tunisiens qui seraient rapatriés. Ni sur les résultats de ce « projet pilote » et s’il avait été testé.
Entre temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts avec le départ du gouvernement Essid et son remplacement par un gouvernement d’union nationale présidé par Youssef Chahed. A l’étranger la guerre en Syrie a tourné an faveur de Bachar Assad soutenu par son ami Vladimir Poutine. Ce dernier s’est félicité de la victoire de son « ami » Donald Trump aux Etats Unis d’Amérique qui a promis d’intensifier la lutte contre Daesh. Ce qui annoncerait une nouvelle donne dans la région.
Les combattants de ce qui est appelé l’état islamique plus connu sous le nom de Daesh commencent déjà à poser un grand problème pour leurs protecteurs occidentaux et arabes. Il faut donc leur trouver un pays d’accueil. Les Tunisiens qui se comptent par milliers en Syrie(3.000), en Irak(1.500), en Libye(1.000)…, vont rentrer par la grâce de l’article 25 de la nouvelle Constitution et avec le soutien des pays donateurs. Ils ont bien entrainés et chauffés à blanc pour commettre les pires des atrocités. La théorie du « pardon, du tri et de la prison » prônée par certains suffira-t-elle alors pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos ?
B.O
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