Tunisie: La santé du président relève-t-elle du secret d’état ?

Tunisie: La santé du président relève-t-elle du secret d’état ?

C’est par oui dire puis à travers les réseaux sociaux que les Tunisiens ont appris, vendredi 21 juin 2019, que le président de la république Béji Caid Essebsi a été transféré en urgence à l’hôpital militaire pour des analyses à la suite d’un malaise. Peu de temps après et pour couper court aux rumeurs, deux de ses proches conseillers Firas Guefgrech et Saida Garrache ont confirmé, de manière informelle, l’information sur leur page Facebook. Firas Guefrech a même annoncé que le Chef de l’Etat qui, selon lui, a eu un léger malaise de santé sans gravité, reprendrait ses activités lundi 24 juin et présiderait la célébration de la fête nationale de l’armée.

L’Agence officielle TAP et la télévision n’ont annoncé la maladie du président que le lendemain en reprenant mot à mot le statut de Firas Guefrech.

Le soir du match Tunisie-Angola, une photo a été diffusé montrant le président en train de suivre la rencontre avec son fils Hafedh et l’un de ses petits-fils. Pas de gros plan sur son visage.

Mais jusque-là ce jour aucun communiqué officiel sur l’état de santé du président de la république. Aucun bulletin de santé non plus. Ce qui a laissé libre cours aux rumeurs dont les Tunisiens sont férus.

Déjà les deux conseillers avaient réagi le 11 mai dernier Réagissant aux rumeurs sur la détérioration de la santé du président de la République, en dénonçant dans deux statuts ce qu’ils ont appelé « les propagateurs de telles rumeurs qui sont selon elle à l’image de leurs cœurs vides et de leurs esprits malsains ».

Depuis son élection à la présidence de la république, Béji Caid Essebsi n’a jamais communiqué sur sa santé. A peine lance-t-il quelques piques à l’adresse de ceux qui font circuler des rumeurs sur son état physique : « Dieu seul donne la vie et Dieu seul l’ôte ».

La maladie du président relève-t-elle de vie privée ? Son bulletin de santé relève-t-il du secret d'État ? Faut-il le rendre public ou doit-il rester dans le domaine du privé ? Les citoyens ont-ils droit à la vérité quand il s’agit de la santé de leur président ?

Ces questions et d’autres taraudent, ces derniers jours, l’esprit des Tunisiens qui s'inquiètent se posent des questions. Face aux rumeurs récurrentes, la présidence doit communiquer, informer et rassurer. D’autant que parallèlement au « malaise » du chef de l’Etat, on apprend, et toujours de manière informelle, que le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur se trouve hospitalisé dans une clinique de la capitale etque  son premier vice-président Abdelfettah Mourou avait été frappé à son tour par un malaise dont il s’est vite relevé, heureusement.

B.O

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