Youssef Chahed n’a pas été reçu par Mohammed VI, pourtant…

 Youssef Chahed n’a pas été reçu par Mohammed VI, pourtant…

La nouvelle est surprenante. L’Agence officielle marocaine MAP rapporte que le Roi Mohammed VI, a offert, dimanche à Rabat, un iftar en l’honneur du chef du gouvernement tunisien, M. Youssef Chahed, en visite de travail dans le Royaume, présidé par le chef du gouvernement, M. Saad Eddine El Othmani ».

Sur la photo publiée à cette occasion, point de souverain marocain autour de la table. La même source précise, toutefois, qu’ont pris part à cet Iftar, les conseillers du Souverain MM. Omar Azziman et Abdeltif Menouni, le président de la Chambre des Représentants, M. Habib El Malki, le président de la Chambre des Conseillers, M. Abdelhakim Benchamach, des membres du gouvernement ainsi que les membres de la délégation accompagnant le chef du gouvernement tunisien.

Ce qui est encore plus surprenant c’est que le Roi du Maroc n’a pas reçu, comme c’est l’habitude, le Chef du gouvernement tunisien. Selon l’agence marocaine, Mohamed VI était samedi à Casablanca où il a présidé une causerie religieuse.

Il faut rappeler que l’ancien chef du gouvernement Habib Essid n’a pas eu, non plus, cet honneur lors de sa visite au Maroc en mai 2016. La presse marocaine indique d’ailleurs que les autorités marocaines avaient réservé un accueil froid au prédécesseur de Youssef Chahed.

Le site d’information marocain Yabiladi s’est demandé à la veille de la visite du chef du gouvernement tunisien au Maroc : « Youssef Chahed saura-t-il relancer les relations maroco-tunisiennes, mal en point depuis l’élection en décembre 2014 du président Béji Caïd Essebsi ? »

« Le chef de l’Etat (tunisien) n’a d’ailleurs effectué aucune visite au Maroc ; ce n’est pas faute de s’être vu transmettre, par l’intermédiaire de l’ancien ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, d’invitations et de messages de solidarité émanant du roi Mohammed VI, », écrit le site.

« Contrairement à son prédécesseur Moncef Marzouki, Essebsi accorde la priorité à l’Algérie, précise-t-il encore, avant d’ajouter que « le président nonagénaire a pris connaissance du détail du programme de la visite de son jeune chef du gouvernement au royaume. Cet intérêt serait-il le début d’une nouvelle ère qui se dessine dans les relations entre Rabat et Tunis ? »

Et d’enfoncer ensuite le clou : « Pour rappel, en mai 2016, la partie marocaine avait réservé un accueil froid à l’ancien chef de l’exécutif. A l’exception d’une réunion avec Abdelilah Benkirane,(alors Premier ministre), Habib Essid était rentré bredouille en Tunisie. Même les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur qui l’accompagnaient n’avaient pu se réunir avec leurs homologues marocains pour aborder la sécurité et la lutte contre les groupes terroristes ».

« Un message fort et clair de la part des officiels marocains à l’adresse des autorités tunisiennes, réclamant le rehaussement du niveau de coopération entre les deux Etats » écrit-il encore

« Cette fois, la presse tunisienne est confiante en une «relance» des relations et souhaite même que la visite de Youssef Chahed au Maroc soit couronnée d’une entrevue avec le roi Mohammed VI. A Rabat, le chef du gouvernement sera reçu respectivement par les présidents de la Chambre des conseillers et la Chambre des représentants. En mai 2016, Habib Essid n’avait pas eu droit à ces égards », conclut le site Yabiladi.

Commet interpréter le geste du Roi qui a offert un dîner d’Iftar à Youssef Chahed présidé en son nom par son chef de Gouvernement. Le fait qu’il ne l’ait pas reçu laisse à penser que le dégel attendu n’a pas eu lieu, même si un léger mieux a pu être observé.

Est-ce à dire que maintenant la balle est entre les mains des Tunisiens. On peut le penser ?

RBR

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