Céréales : appel d’offres international pour l’achat de 125.000 tonnes de blé tendre

Céréales : appel d’offres international pour l’achat de 125.000 tonnes de blé tendre

 

La Tunisie vient d’acquérir 125 000 tonnes de blé tendre à travers un appel d’offres international, une décision qui vise à garantir la disponibilité d’un produit vital : le pain. Cet achat, qualifié de stratégique par les autorités, s’inscrit dans une démarche de sécurité alimentaire face aux incertitudes du marché céréalier.

En effet, pour les Tunisiens le pain n’est pas seulement un produit de consommation courante, c’est un symbole social et politique. La moindre variation de son prix peut provoquer des tensions. En sécurisant ces volumes, l’État entend prévenir toute flambée incontrôlée, protéger le pouvoir d’achat des ménages et maintenir la stabilité du marché intérieur.

D’ailleurs, la dépendance de la Tunisie vis-à-vis des importations de blé n’est pas nouvelle. Les chiffres de l’Office des Céréales en témoignent : En 2022, près de 345 000 quintaux de blé tendre avaient été collectés localement. En 2023, la récolte s’est effondrée à seulement 62 000 quintaux, conséquence de conditions climatiques défavorables et de contraintes structurelles persistantes.

Pour combler ce déficit, l’État a dû accentuer ses importations afin d’assurer la continuité de l’approvisionnement national. Cette chute brutale rappelle que la production locale, bien qu’essentielle, reste insuffisante pour couvrir les besoins du pays, d’où la nécessité de diversifier les sources à l’international.

Si 2023 fut une année noire pour les céréales, 2025 offre une note d’espoir. Selon l’Office des Céréales, la collecte a atteint 10,269 millions de quintaux, soit 94,2 % des objectifs fixés. Il s’agit d’un record sur cinq ans, qui témoigne d’un potentiel de redressement du secteur.

Néanmoins, ce rebond reste fragile, car la dépendance structurelle aux importations demeure forte, surtout pour le blé tendre. En achetant du blé tendre de différentes origines, la Tunisie réduit son exposition aux risques liés à un fournisseur unique : blocages logistiques, sécheresses régionales ou restrictions à l’export. Cette approche pragmatique constitue un filet de sécurité qui vient compléter les efforts de relance agricole nationale.

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