Des organisations syndicales et patronales rejettent toute interférence entre l'action politique et l’action syndicale

Des organisations syndicales et patronales rejettent toute interférence entre l'action politique et l’action syndicale

Les Secrétaires Généraux des Organisations Syndicales ouvrières CGTT et UTT et les Présidents des Organisations Patronales CONECT et SYNAGRY réunis le 2 juillet 2016, après examen de l'évolution de la situation et des concertations relatives à l'initiative du Président de la République pour la constitution d'un Gouvernement d'unité nationale ont édité le communiqué suivant :
 
1- Insistent sur la sensibilité et la gravité de la situation économique et sociale du pays et la nécessité d'engager une action urgente pour faire face à la dégradation continue de la situation des différents secteurs de l'économie nationale, l'aggravation du chômage, les blocages dont souffrent les projets de développement à l'échelle régionale et nationale, l'affectation du pouvoir d'achat,  l'accroissement des coûts de production et la détérioration de la valeur du Dinar.
 
2- Considèrent que la révision des méthodes de travail du Gouvernement, ses approches dans le traitement de la grave situation économique que connait le pays et la mise en œuvre des grandes réformes économiques, financières,  bancaires,  fiscales et sociales avec l'audace, la rapidité et l'efficacité requises constituent l'une des premières urgences et ne tolèrent plus  davantage d'attentisme.
 
3- Relèvent avec insistance que l'urgence et la gravité de la situation économique et sociale du pays appellent à une plus grande cohésion nationale et à une mobilisation générale autour des objectifs stratégiques et des intérêts supérieurs du pays loin des considérations liées à l'appartenance politique ou se rapportant aux intérêts spécifiques de certaines parties et ce en  se basant  dans la formation du nouveau gouvernement sur la compétence, l'expérience, l'audace et la rapidité dans la prise des décisions tout en veillant à leur application dans le cadre de la transparence et du respect de la constitution et de la loi.
 
4- Rejettent de manière catégorique toute interférence entre d'une part l'action politique et d'autre part  le rôle des organisations syndicales ouvrières et des organisations patronales dont la mission est de  défendre les intérêts de leurs adhérents, donner leurs avis concernant les choix et les orientations liés à leurs domaines d'intervention et contribuer au développement régional et national et à la promotion de l'emploi et ce loin de toute considération ou intérêt d'ordre  politique et de toute participation directe ou indirecte au pouvoir.
Les responsables des syndicats et des patronats concernés  expriment leur profond regret quant à l'exclusion d'organisations syndicales et patronales actives, représentatives et  influentes à l'échelle régionale, nationale et  internationale relevant qu'une telle attitude est en contradiction flagrante avec  l'esprit de l'initiative du Président de la République qui s'insère dans le cadre de la consécration de l'unité nationale et de la mobilisation de toutes les forces et les énergies nationales.
 
5- Dénoncent les surenchères exprimées par certaines parties en cherchant à exploiter la situation difficile que connait le pays et les concertations engagées pour des objectifs égoïstes et des intérêts limités et ce en soulevant la question de l'institutionnalisation du conseil national du dialogue social.
Ils rejettent cette tentative surtout que la version proposée du  projet de création du conseil national du dialogue social est en contradiction flagrante avec la constitution, le code du travail, les décisions du tribunal administratif et les recommandations à caractère obligatoire adressées par  l'organisation internationale du travail "OIT"  le 11 juin 2016 et signifiant au  Gouvernement tunisien la nécessité d'ouvrir un dialogue  social inclusif avec la participation de l'ensemble des organisations syndicales et patronales  du pays sans exclusion aucune  en vue  d'un accord permettant la représentation de toutes les parties concernées au dialogue social et aux négociations sociales.
 

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