Encore un bras de fer insensé entre la Télévision Nationale et la FTF

Encore un bras de fer insensé entre la Télévision Nationale et la FTF

 

La relation entre l’Etablissement de la Télévision Nationale (ETN) et la Fédération Tunisienne de Football n’a jamais été aussi conflictuelle que lors de cette période du règne controversé de Wadï El Jarry sur le sport Roi en Tunisie.

Malgré son statut de partenaire historique du football Tunisien et bien qu’elle soit la seule qui l’a toujours soutenu en achetant les droits de diffusion des matchs du championnat à des prix très forts qui ne correspondent pas au niveau de cette compétition médiocre et peu crédible, la télévision nationale ne cesse de subir des dépassements répétés de la part de la FTF.

Ainsi bien qu’elle soit détentrice des droits de diffusion des matchs du championnat pour une durée de trois ans en contrepartie d’un montant de 4,5 millions de dinars par saison, la télévision nationale a été privée à maintes reprises la saison dernière de diffuser des matchs et d’accéder aux stades.

Pire encore, elle a été victime d’interventions et de pressions irresponsables de la part de la FTF qui a essayé même d’intervenir dans sa ligne éditoriale et dans le contenu qu’elle diffuse.

Ce qui l’a poussé à menacer à de nombreuses occasions de mettre un terme à l’accord qui la lie à la FTF à travers des positions résumés dans cette partie d’un de ses communiqués édités qui dénonce : «  l’atteinte à la liberté d’expression, la pression sur la ligne éditoriale des journalistes de la télévision, les violations répétées des clauses du contrat avec la FTF, dont la sécurité des équipes technique et journalistique ainsi que la programmation unilatérale et le changement des horaires des matchs sans préavis de la télévision, ce qui porte atteinte à ses droits minimums acquis pour préserver les droits des bailleurs de fonds du service public. »

Néanmoins, il semble que la passivité des responsables de la télévision nationale, qui ne sont jamais allés jusqu’au bout de la défense de ses intérêts dans ce dossier conflictuel, a poussé Wadï El Jarry à aller plus loin dans l’escalade.

En effet, dans un courrier envoyé lundi dernier, la FTF a sommé la télévision nationale de payer la somme de 950 mille dinars qui correspond selon ses estimations à 19 violations du contrat.

Selon la FTF, qui veut désormais se mêler du contenu selon un article illogique du contrat car il est contraire au décret 115 relatif à la liberté de la presse, la télévision nationale n’avait pas le droit de diffuser les séquences de la fameuse rubrique de la Moviola qui décortique les erreurs des arbitres, que si elle a diffusé les matchs en question en utilisant un car-régie.

Or et toujours selon la FTF, la télévision nationale a diffusé à 19 reprises des séquences de matchs dans la rubrique de la Moviala sans qu’ils soient émises à travers un car-régie et comme la pénalité exigée par la fédération est de 50 mille dinars par effraction, le montant total demandé est de 950 mille dinars.

Le courrier de la FTF a sommé l’ETT a payé cette somme, ainsi que la première tranche relative à la diffusion des matchs de la saison 2017-2018 prévue dans le contrat signé par les deux « partenaires » soit 1, 350,000 dinars, plus un reliquat de quelque 140 mille dinars sujet d’un différend entre les deux parties, dans les plus brefs délais, sinon la télévision nationale ne sera autorisée à diffuser aucun match, ni même à accéder au stades à la reprise du championnat prévue le 15 août prochain!

Donc si la Watanya ne paye pas 2,5 millions de dinars dans les prochains jours, le championnat de football ne sera pas médiatisé et les passionnés du ballon-rond seront privés de suivre même des images des synthèses ou des buts.

Et le blocage risquera de durer longtemps tant que les deux parties n’ont pas trouvé de compromis ou n’ont pas résilié le contrat pour permettre à la FTF de renégocier avec d’autres chaînes la vente des droits de diffusion des matchs du championnat.

En plus, cette éventualité est très peu probable avec les télévisions tunisiennes privées dont la majorité passe par des difficultés financières et n’ont pas pour le moment la logistique nécessaire pour suppléer la télévision nationale.

Même l’éventualité de vendre les droits du championnat tunisien à une chaîne de télévision étrangère demeure très peu probable.

D’abord à cause du niveau médiocre du spectacle, de la qualité des stades et de la programmation chaotique.

Ensuite on imagine mal le gouvernement de Chahed se permettre de se dispenser du football véritable opium qui permet d’occuper le peuple particulièrement dans cette période durant laquelle il a plus que jamais besoin d’ancrer sa popularité.   

Ainsi donc, bien que le football tunisien à l'époque de Wadï El Jarry n’a plus grand-chose à voir avec le sport, puisqu’il est devenu un business aussi juteux qu’opaque, le gouvernement est appelé à intervenir énergiquement pour mettre un terme à cet énième bras de fer insensé entre la télévsion nationale et la FTF.

Cette fédération qui doit être la première à reconnaître l’apport du service public dans la promotion du football Tunisie depuis la création de l’ERTT et dont les membres doivent comprendre une bonne fois pour toute que sans la télévision, la compétition n’aura plus aucune visibilité ou valeur.

 

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