Gouvernement Chahed : les partis sont désormais sous pression ?

Gouvernement Chahed : les partis  sont désormais sous pression ?

 Youssef Chahed s’est plaint la semaine dernière du fait qu’il était soumis aux pressions des partis politiques pour former son gouvernement. On n’était encore qu’à l’esquisse et à la restructuration de l’équipe qui sera formée autour de lui.

Mais au début du second round entamé ce matin, renversement de vapeur : ce sont désormais les partis politiques qui sont de plus en plus sous pression.

Ayant établi un cahier de charge et des critères avant de répartir les portefeuilles selon un savant dosage qui tient compte du poids de chaque formation mais aussi du besoin de nommer des ministres indépendants des partis dans son gouvernement, Youssef Chahed a passé la patate chaude aux directions des formations politiques appelées à faire partie à son gouvernement.

Si l’impératif de former une équipe resserrée, rajeunie et féminisée est partagé par tous, dans les faits l’équation qui se pose aux partis est de faire correspondre ce que leur offre le chef de gouvernement désigné aux ambitions sinon aux appétits de leur trop grand nombre de « ministrables ».

Ainsi au sein de Nidaa Tounés qui devrait hériter de six portefeuilles dont deux seront réservés à deux membres du gouvernement sortant, le mécontentement est à son comble. Les dirigeants du parti du Chef de gouvernement ambitionnaient d’obtenir entre 8 et 12 maroquins.

Il en est de même chez Ennahdha qui obtiendrait au plus 4 postes ministériels. Son Chef Rached Ghannouchi reçu vendredi par Youssef Chahed a pourtant semble t-il remis à Chahed une liste de onze noms tout en lui demandant le maintien des ministres de souveraineté surtout ceux de l’Intérieur et de la Défense Nationale.

Afek Tounés et l’UPL sont dans la même position car les enchères pour obtenir un portefeuille ministériel seront élevées.

A Al-Joumhouri, c’est la guéguerre entre le clan d’Issam Chebbi opposé à l’entrée du parti au gouvernement et celui d’Iyed Dahmani qui y est favorable avec l’espoir que ce sera lui qui obtiendrait le maroquin convoité.

Emancipé des pressions des partis, Youssef Chahed est-il pour autant libre de ses choix ? Cette situation lui offre l’opportunité d’être maître du jeu. Même si les partis proposent c’est donc lui qui dispose. Les ministres nommés ne devront leurs postes qu’à lui ce qui va lui donner une autorité certaine sur eux.

A lui de savoir jouer de cet atout.

R.B.R.

 

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