Hossam Shaheen, 21 ans passés dans une prison israélienne, raconte l'horreur !

Hossam Shaheen, 21 ans passés dans une prison israélienne, raconte l'horreur !

Ils sont 10 800 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, d'après plusieurs ONG palestiniennes de défense des droits de l'homme comme Addameer et Palestinian Prisoner's society. C'est le chiffre le plus élevé depuis la seconde intifada dans les années 2000.

Les arrestations se sont multipliées depuis le 7-Octobre. Et le début de la guerre à Gaza, les conditions de détention se sont largement dégradées d'après les prisonniers eux-mêmes : plus de droit de visite de l'entourage, des conditions d'hygiène déplorables, et des gardiens de prison particulièrement violents... Écoutez le témoignage d'Hossam Shaheen, libéré en février lors d'un échange de prisonniers conclu pendant l'accord de trêve à Gaza.

Hossam, qui a passé 21 ans dans une prison israélienne, raconte un basculement dans l'horreur après le 7 octobre 2023 et les attaques du Hamas : « Ils ont commencé à nous traiter comme des combattants sur le terrain, pas comme des prisonniers dans les cellules. Avant le 7-Octobre, c'était différent, il y avait un respect mutuel. » Il décrit des coups assénés par les gardiens et des conditions d'hygiène déplorables. « J'ai attrapé la gale pendant six mois, je ne pouvais pas dormir du tout. J'étais coincé dans ma peau. J'ai eu une inflammation, ma jambe gauche a enflé », témoigne-t-il.

Il assure n'avoir reçu aucun traitement durant six mois : « Les gardes m'ont demandé quelle jambe me faisait souffrir. Je leur ai montré, j'ai étiré ma jambe au sol, et ils ont sauté dessus. Cette fois-là, je demandais à Dieu "S'il vous plait, plongez-moi dans le coma". Je voulais éviter cette douleur », raconte-t-il.

Sa jambe noircit, il craint la septicémie et obtient finalement une chirurgie. « Ils ont fait l'opération sans anesthésie pendant 20 minutes, les plus difficiles de toute ma vie, se souvient cet ancien chef des jeunesses du Fatah, qui décrit toutes sortes de sévices. Je suis désolé de vous le dire, mais une fois, ils m'ont mis des coups dans les testicules. Ils les ont saisies, les ont serrées et m'ont traîné sur deux ou trois mètres, j'ai cru que j'allais mourir. »

Il savait que son quotidien serait différent après le 7-Octobre, mais ne s'attendait pas à un tel déchaînement de violence : « J'ai passé 21 ans en prison. Quel est le lien entre moi et ce qui s'est passé à Gaza ? C'est une revanche. L'humiliation, absolument partout dans la prison. Depuis le premier jour, tout a complètement changé, comme s'ils attendaient ce moment. »

Hossam, qui se définit comme prisonnier politique, porte un regard différent sur l'avenir après sa détention : « Je suis une des personnes qui pensaient qu'un jour, on trouverait une solution à ce conflit. Mais après le 7-Octobre, toute cette provocation, cette revanche dont j'ai parlé, je n'ai plus cet espoir qu'il y aura une solution politique bientôt. » De son côté, l'administration pénitentiaire israélienne dit ne pas être au courant de telles violences et assure que les droits fondamentaux des prisonniers sont garantis.

RFI

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