L’avenir est au tourisme durable en Méditerranée

L’avenir est au tourisme durable en Méditerranée
 
 
Face au modèle balnéaire de masse qui a montré ses limites, il faut réinventer un tourisme respectueux des écosystèmes et qui prenne mieux en compte les populations locales.
 
2017 sera l’année internationale du tourisme durable pour le développement. Ce choix de l’Assemblée Générale des Nations Unies prend un relief tout particulier pour les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée. L’activité touristique y est un levier essentiel, elle représente jusqu’à  8,1 % du PIB et 7,4 % de l’emploi direct pour un pays comme le Maroc. 
 
Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, la Méditerranée a accueilli 313 millions de touristes en 2014, le tiers des flux internationaux, alors que sa population ne dépasse pas 487 millions d’habitants. Cela ne va pas sans créer des  déséquilibres entre, d’un côté, la recherche d’une maximisation des revenus et, de l’autre, la nécessaire préservation des écosystèmes naturels et la valorisation des acteurs et atouts locaux. Comment dépasser la monoculture du tourisme balnéaire de masse qui domine aujourd’hui ? Quelles voies explorer pour diversifier l’offre et promouvoir de nouveaux modèles de développement orientés vers un tourisme durable ?
 
Sortir de la mono-activité touristique
 
C’est à ces questions qu’a essayé de répondre la soixantaine d’experts et de décideurs, réunis à Marseille les 23 et 24 mai, à l’occasion d’un atelier organisé par le Plan Bleu et l’Agence Française de Développement. « Opérateur de l’aide publique au développement, l’AFD cherche à mieux cibler ses financements afin d’éviter que le tourisme ne reste un des parents pauvres des politiques de développement. Avec cet atelier, nous avons cherché à identifier les bonnes pratiques et les bons instruments pour intervenir dans le secteur touristique » explique Tom Tambaktis en charge de l’organisation pour le Plan Bleu. Il est possible d’agir à plusieurs niveaux. Celui des politiques publiques en facilitant la mise en œuvre des outils de régulation et de promotion par l'administration centrale et les collectivités décentralisées qui opèrent au plus près du terrain et en maîtrisent les réalités. 
  
Le modèle balnéaire avec ses immenses complexes, otages d’une fréquentation saisonnière et  d’une politique de prix tirée vers le bas, a montré ses limites. Dans une région Méditerranée, laminée par l’instabilité géopolitique, c’est peut-être le moment de s’attaquer à la recomposition de l’offre touristique et de plancher sur la reconversion de ces grands complexes côtiers aujourd’hui désertés. Cette recomposition passe aussi par la prise en compte du potentiel touristique de l’arrière-pays à la condition toutefois de ne pas commettre les erreurs qui ont dévasté le littoral et de concevoir des produits qui préservent l’authenticité du territoire dans le respect des populations. Enfin, il faut aussi agir sur la durée des séjours et lisser la fréquentation touristique sur l’année pour en atténuer la saisonnalité, à l’origine de profonds déséquilibres. 
  
« L’essentiel est de bien comprendre qu’il faut sortir de notre dépendance au tourisme balnéaire », conclue Tom Tambaktis, « Il faut aussi abandonner l'illusion que le tourisme constitue à lui seul un moteur de développement ».  
 
 
 
 
 

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