Le chef du HCR exhorte le Conseil de sécurité à résoudre les conflits de la crise mondiale des réfugiés

Le chef du HCR exhorte le Conseil de sécurité à résoudre les conflits de la crise mondiale des réfugiés

 

Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a exhorté jeudi les dirigeants mondiaux à trouver des solutions politiques aux conflits qui causent des déplacements massifs de populations.

« Partout dans le monde, les pays frontaliers de zones de crises peinent à absorber les ondes de chocs sociales, économiques et politiques qu'entraîne l'afflux de réfugiés, tandis que les conséquences de conflits irrésolus se font ressentir partout dans la région », a déclaré Grandi dans un exposé présenté aux membres du Conseil de sécurité.

Si la protection des réfugiés est une obligation juridique, elle contribue aussi à la stabilité régionale et mondiale, a-t-il ajouté lors de sa première intervention devant le Conseil.

Le nombre de personnes contraintes au déplacement à travers le monde approche les 66 millions, comparé à 42 millions en 2009. Parmi elles, 17,2 millions de réfugiés sont placés sous la responsabilité du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés HCR,  soit une hausse de 70% par rapport à 2009. Le conflit « catastrophique » en Syrie a poussé 11 millions de personnes à fuir leurs foyers, la Syrie et l'Iraq représentant un quart des personnes déplacées au niveau mondial.

Or, de nouvelles crises ont éclaté en Libye, au Mali, en Ukraine, au Yémen, et dans le bassin du lac Tchad, a poursuivi le Haut-Commissaire. Nombre d'entre elles sévissent dans des zones caractérisées par l'absence de gouvernance, et résultent d'une combinaison de facteurs tels que la pauvreté et le sous-développement, la détérioration de l'environnement, les inégalités et la persécution.

Dans le nord de l'Amérique centrale, la violence des gangs est devenue une des principales raisons des déplacements de population, a noté le chef du HCR. Certaines situations de crise qui semblaient s'être stabilisées, comme au Burundi, au Soudan du Sud ou encore en République centrafricaine, ont connu des revers, provoquant de nouveaux départs de populations, a observé M. Grandi, qui s'est également alarmé de l'enlisement de crises prolongées, comme celles des réfugiés afghans en Iran et au Pakistan.

Pour le Haut-Commissaire, cette forte hausse du nombre de déplacements forcés à travers le monde reflète également les faiblesses de la coopération internationale, et le déclin des capacités à prévenir, contenir et résoudre les conflits, déplorant une logique où les intérêts de court terme sont privilégiés au détriment de la stabilité collective durable.

« Sommes-nous devenus incapables de négocier la paix ? », s'est demandé Grandi, en adressant cette question au Conseil de sécurité, lui rappelant que sa « raison d'être » est le maintien de la paix et de la sécurité.

D'après communiqué

Votre commentaire