Le plus grand centre dédié à la mémoire de l'esclavage inauguré en Guadeloupe

Le plus grand centre dédié à la mémoire de l'esclavage inauguré en Guadeloupe


François Hollande a inauguré le Mémorial ACTe dimanche après-midi à Point-à-Pitre (Guadeloupe) à l'occasion de la journée des mémoires et de réflexion sur la traite de l'esclavage. Une question chère à sa ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui tient à faire entendre sa voix sur le sujet.

Il n'a aucun équivalent dans le monde : le Mémorial Acte, plus grand centre dédié à la mémoire de l'esclavage, a été inauguré dimanche après-midi à Point-à-Pitre (Guadeloupe) par François Hollande, en compagnie de plusieurs chefs d'Etat étrangers, avant l'ouverture officielle de ses portes en juillet 2015.

La date de la visite présidentielle se veut symbolique: le 10 mai est le jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage. Il s'agira également de la dernière étape de la tournée du président de la République aux Antilles, après avoir visité Saint-Martin, Saint-Barthélemy et la Martinique vendredi et samedi. Lundi, le chef de l'Etat sera à Cuba.

Le Mémorial ACTe a été édifié au sud de Pointe-à-Pitre sur le site d'une ancienne usine sucrière, où l’on pratiqua le travail forcé jusqu'au XIXe siècle. Le site espère attirer 300 000 visiteurs par an. François Hollande sera accompagné de sa ministre de la Justice, Christiane Taubira, auteure d'une loi en 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage comme un crime contre l'humanité, et pour qui le Mémorial ACTe tient beaucoup à cœur.
L'esclavage existe toujours

Pour la Garde des Sceaux, il est essentiel de traiter à part cette période de l'histoire. Une position dissonante par rapport à celle de François Hollande. La ministre a réagi au micro de France Info sur la question, abordant l'histoire de l'esclavage comme ses manifestations plus contemporaines, contre lesquelles il faut rester vigilant selon elle : "Aujourd'hui, on de l'esclavage dans le monde et celui-ci doit être combattu avec la même détermination", a-t-elle expliqué, mettant en garde notamment contre "la confusion" régnant autour de cette question.

Pour Christiane Taubira, l'histoire de l'esclavage est une histoire "difficile à accepter", car elle est "d'une extrême violence". Ce qui est difficile à "encaisser" pour la ministre, c'est notamment que l'esclavage a "duré" et a concerné "plusieurs pays, plusieurs continents et plusieurs sociétés". En 2002, Christiane Taubira avait écrit le livre L'esclavage raconté à ma fille. Le livre a été réédité au mois de mai 2015.(Franceinfo.fr)