Les choses pourraient évoluer pour Nabil Karoui cette semaine

Les choses pourraient évoluer pour Nabil Karoui cette semaine

Le feuilleton judiciaire continue pour le candidat à l’élection présidentielle Nabil Karoui qualifié au second tour avec 15,6% contre Kais Saied qui a obtenu 18,8%. Le Tribunal administratif a rejeté ce lundi 23 septembre 2019, six recours déposés par des candidats battus lors du premier tour, confirmant ainsi les résultats annoncés par l’Isie, le 17 septembre courant.

Se trouvant en détention préventive en vertu d’un mandat de dépôt émis à son encontre par la chambre d’accusation le 23 août dernier et arrêté quelques heures après  sur une aire de péage d’autoroute alors qui rentrait de Béja, Nabil Karoui a vu, jusqu’à présent, ses demandes de libération rejetées. La chambre d’accusation de la cour d’appel (le 3 septembre), la Cour de cassation (le 13 septembre) et le juge d’instruction (le 19 septembre) se sont tous déclarés incompétents pour statuer sur ces requêtes de remise en liberté déposées par ses avocats.

Toutefois, les choses pourraient évoluer cette semaine. Une nouvelle audience de la chambre d’accusation de la cour d’appel de Tunis est prévue mercredi 25 septembre. Mais saura-t-elle se démarquer des jugements déjà rendus? Les appels à sa libération se sont multipliés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Abdelkrim Zbidi, le ministre de la défense et candidat malheureux à l’élection présidentielle a, dans un message adressé à l’opinion publique, ce lundi, demandé la libération immédiate de Nabil Karoui afin « d’assurer le principe de l’équité et de l’égalité des chances » du fait que « des élections qui ne garantissent ces deux principes sont contestés, manquent de crédibilité et sont en violation flagrante des dispositions de la Constitution ». A son tour l’ancien ministre des finances Fadhel Abdelkéfi, pressenti pour la primature en cas de victoire du parti « 9alb Tounes », a appelé à la libération de Karoui. De son côté, La Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) a souligné l’impératif de respecter la volonté du peuple dans le choix des candidats retenus pour le deuxième tour de l’élection présidentielle.

Dans une lettre adressée à l’opinion publique, publiée lundi, à la suite des résultats du premier tour du scrutin présidentiel anticipé, elle a également appelé à garantir au candidat Nabil Karoui, en détention préventive à la prison de Mornaguia, la liberté totale de mener sa campagne sur la base du principe de l’égalité des chances entre les deux candidats.

A l’étranger, le Groupe parlementaires Libertés et Territoires au sein de l’Assemblée nationale Française, a appelé, ce lundi 23 septembre 2019, à la libération du candidat à l’élection présidentielle, Nabil Karoui afin de lui permettre de mener sa campagne électorale et afin qu’il puisse défendre ses idées tout en garantissant l’équité entre les candidats.

Selon le Monde, « l’inquiétude monte quant à la crédibilité du résultat d’un second tour entaché par l’impossibilité de M. Karoui de mener campagne. Dès lors, des pistes visant à sortir de l’impasse – tout en sauvant les apparences judiciaires – sont explorées. Selon une source proche d’une des parties, « des contacts politiques sont engagés afin de lever le verrou judiciaire ». Le parti islamo-conservateur Ennahdha, partenaire de la coalition gouvernementale sortante, est « favorable » à ce que M. Karoui sorte de prison, sans pour autant l’« absoudre des soupçons qui pèsent sur lui », selon une source proche de la direction du parti. « Il faut que la justice tienne compte de la volonté populaire », ajoute cette source ».

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