Monsieur le Président, n'approuvez pas une loi qui ferait 30 mille emplois de moins !

Monsieur le Président, n'approuvez pas une loi qui ferait 30 mille emplois de moins !
Par Dr Farouk Ben Ammar
 
Monsieur le Président de la République, les familles déboursent chaque année entre 500 – 600 Millions TND pour leurs enfants en Cours de Soutien Scolaire sous toutes ses formes.
 
Motivé par de bonnes intentions, le ministère chargé de l’Éducation, prépare depuis quelques semaines, un texte de loi pour l’interdiction des cours particuliers en dehors de l’enceinte l’école.
 
Une loi qui favoriserait les enfants des familles aisées aux dépends d’élèves issus de milieux moins fortunés et désargentés, accentuant la fracture entre les différentes strates et classes sociales.
 
Une loi qui enverrait ad patres des milliers d’emplois potentiels.
 
Le texte de loi qui est encore à sa première mouture et que le conseil interministériel n’a pas encore endossé, a déjà fait hurler un bon paquet de jeunes chômeurs, d’élèves et d’enseignants.
 
Monsieur le Président,
 
Je m’adresse à vous, dont la sagesse est une vertu cardinale, en dernier recours, pour arrêter le processus d’une loi qui aurait un effet dévastateur et sur les élèves, les familles et particulièrement sur les 250 000 demandeurs d’emploi, diplômés de l’enseignement supérieur.
 
L’État ne peut se réserver l’exclusivité des cours de soutien scolaire. Un  monopole de l’État, que vous ne cautionneriez pas.
 
En effet depuis que certaines dispositions de la loi aient filtrés dans les médias, les élèves sont obligés de s’inscrire dans les cours de soutien scolaire dans leurs propres écoles.
 
Monsieur le Président,
 
Nous avons proposé, depuis 2011, dans une série d’articles, l’élaboration d’un Cahier des Charges pour la création de TPE (Très Petites Entreprises) de soutien scolaire. Un secteur à fort potentiel d’emplois.
 
Les avantages sont essentiellement :
 
•Création de 20 000 – 30 000 d’emplois permanents pour les jeunes diplômés.
 
•Des recettes fiscales supplémentaires pour l’État pouvant atteindre les 100 Millions TND.
 
•Favoriser la concurrence au grand bénéfice de la qualité et à la bourse du bon père de famille.
 
•Préparation des jeunes aspirants enseignants au concours du CAPES, qu’il faut par ailleurs maintenir.
 
•Constituer une pépinière de remplaçants compétents pour les enseignants en congés de longues durées.
 
•Renflouement des caisses de retraite qui sont en quasi-faillite.
 
•Réduction des aides aux chômeurs qui grèvent les finances publiques.
 
•Préparer les élèves aux divers concours et examens nationaux.
 
En outre, il serait fort utile d’instituer un système de VAE (Validation des Acquis par l’Expérience) pour ceux qui dispensent des cours dans ces TPE, une bonification pourrait leur être octroyée dans le concours du CAPES.
 
Pour encadrer pédagogiquement les jeunes diplômés promoteurs, le Cahier des Charges devrait exiger que ces TPE emploient soit des enseignants en encore en exercice soit des enseignants retraités et fort expérimentés, et d’autre détails que je vous épargnerais.
 
Les Centres de Formation sous tutelle du Ministère de l’Education pourraient dispenser des « Préformations Pédagogiques » aux jeunes promoteurs pour les habiliter à dispenser des cours de soutien scolaire en garantissant un minimum de qualité.
 
Aussi, des formations pourraient être prises en charge par des organismes privés de formation et financées par la myriade d’outils de financement de la formation gérés par le ministère chargé de la Formation Professionnelle et de l’Emploi.
 
Quant au CAPES, le sésame pour être professeur, Il est impératif de le maintenir et de canaliser plus d’efforts vers un nouveau palier de transparence.
 
Monsieur le Président,
 
Si une telle loi est votée, c’est 30 000 emplois potentiels de moins.
 
Le devoir de l’État est d’initier des mesures attractives d’entreprenariat pour les jeunes et non leur poser des entraves.
 
Prendre des décisions porteuses de nouvelles alternatives est un acte louable, mais ces décisions ne peuvent pas mettre un terme à la sinistrose de l’école et réformer un système éducatif que tous s’accordent être en faillite.
 
Des dizaines de milliers de chômeurs diplômés aspirant à une existence décente et à un accroissement perpétuel de leur niveau de vie, s’adressent à vous, en tant qu’ultime levier contre la promulgation d’une loi qui ne ferait que rétrécir leurs horizons à des jeunes promoteurs qui voient, impuissants, voler en éclats un espoir de trouver un travail pour préserver leur dignité…c’est tout ce qu’il leur reste…Une dignité salutaire pour la Tunisie…Notre Tunisie...Votre Tunisie.
 
MERCI MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE PERMETTRE À NOS JEUNES DE S’INSCRIRE DANS LA CITOYENNETÉ, UNE CITOYENNETÉ QUE VOUS CHÉRISSEZ TANT ET DONT VOUS ÊTES LA DIGNE FIGURE DE PROUE.
 
 
Dr Farouk Ben Ammar
Vice-président AMEDEC
Association Mégara pour le Développement et la Citoyenneté
 

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