Pèlerinage de la Ghriba: les plus hauts degrés de sécurité sont en place

 Pèlerinage de la Ghriba: les plus hauts degrés de sécurité sont en place

 

Des centaines de personnes sont attendues mercredi 6 mai à Djerba pour le pèlerinage juif de la Ghriba, placé sous très haute surveillance après l'attentat du Bardo et une mise en garde d'Israël contre des projets d'attaques sur le sol tunisien.

Des barrages ont été installés aux accès de l'île de Djerba (sud), où se trouve la Ghriba, la plus ancienne synagogue d'Afrique. Visiteurs et véhicules étaient contrôlés par la police à l'entrée de la "Hara Kbira", le "grand quartier" juif de l'île, a constaté mardi soir une journaliste de l'AFP.

La Tunisie compte aujourd'hui près de 1.500 juifs, contre 100.000 en 1956 avant l'indépendance. La majorité vit à Djerba. En plus des pèlerins tunisiens, quelque 500 personnes venues de France, d'Israël, d'Italie mais aussi de Grande-Bretagne et des Etats-Unis doivent participer mercredi et jeudi à cet évènement festif, selon un organisateur.

Israël a récemment assuré disposer d'informations faisant état de "projets d'attentats terroristes contre des objectifs israéliens ou juifs en Tunisie", en conseillant de ne pas se rendre dans ce pays.

Des déclarations "qui ne sont pas innocentes (...) et dont on ne comprend pas sur quoi elles sont fondées", a sèchement répliqué mardi lors d'une conférence de presse le ministre tunisien de l'Intérieur Najem Gharsalli, qui a estimé que l'Etat hébreu entendait "affecter le pèlerinage" et "nuire à la réputation de la Tunisie".

"Coexistence et tolérance"

Un responsable du ministère de l'Intérieur avait démenti auprès de l'AFP l'existence de menaces à l'encontre de la Ghriba, et M. Gharsalli avait assuré dimanche à Djerba que la Tunisie était "capable de protéger les juifs et les visiteurs de la Ghriba mieux que d'autres pays".

"Les plus hauts degrés" de sécurité sont en place pour le pèlerinage, a insisté mardi le ministre, en faisant état de la "vigilance jour et nuit" des forces de l'ordre.

D'après M. Gharsalli, la réussite du pèlerinage est importante car elle renforcera l'"image de coexistence, de civilisation et de tolérance" de la Tunisie.

Seules quelques centaines de visiteurs étrangers sont toutefois attendues cette année, selon l'un des organisateurs de l'évènement, René Trabelsi, loin des quelque 8.000 personnes qui affluaient généralement avant l'attentat de 2002.

"De l'étranger, on attend à peu près 500 personnes. Avant l'attentat (du Bardo), on s'attendait au retour du pèlerinage (à ses niveaux d'avant 2002). Après l'attentat -c'est tout à fait logique et normal- beaucoup de gens ont eu peur", a-t-il dit à des radios.

"On doit rebâtir ce pèlerinage comme (on doit rebâtir) notre tourisme", affecté par l'instabilité qui a suivi la révolution de janvier 2011, a-t-il ajouté.

Source AFP

.