Plan de Trump : la Cisjordanie pour Israël et la bande de Gaza pour lui et sa famille !

Il est bien connu en science politique que les pays ne divulguent pas tous leurs objectifs stratégiques, surtout lorsqu'il s'agit de grandes puissances et en temps de guerre et de conflits internationaux. C'est particulièrement vrai lorsqu'il est question de Washington et de Tel-Aviv, du conflit au Moyen-Orient et de la question palestinienne.

Dans ce cas, il convient d'être prudent quant aux déclarations officielles de ces deux pays, notamment celles, ambiguës et changeantes, de Trump, et même celles divulguées délibérément par les agences de presse et les chaînes satellitaires, ainsi que celles des analystes politiques. L'objectif de tout cela pourrait être de détourner l'attention et dissimuler la vérité sur ce qui est planifié et ce qui est secrètement convenu.

Nous, pour notre part, ne prétendons pas détenir la vérité ni l'information exacte. Nous nous efforçons plutôt d'agir rationnellement, loin du chaos des déclarations et des fuites d'informations incessantes et souvent contradictoires sur l'avenir de la bande de Gaza, notamment ces derniers jours avec la multiplication des visites de hauts responsables américains en Israël, dont le dernier en date était le secrétaire d'État, et la visite de certains d'entre eux dans la bande de Gaza.

Nous assistons également aux échanges frénétiques et intenses entre l'Égypte et les factions palestiniennes et pays étrangers, mouvements qui dissimulent une vive inquiétude quant à l'avenir de la bande de Gaza et aux projets futurs. Cette situation a coïncidé avec le vote par la Knesset sioniste d'un projet de résolution visant à imposer la souveraineté sur la Cisjordanie, et quelques jours auparavant, le nom de Judée-Samarie avait été adopté à la place de Cisjordanie. À cela s'ajoutent l'intensification de la colonisation, les attaques de colons, les confiscations de terres et la démolition de maisons palestiniennes en Cisjordanie.

À Israël la Cisjordanie et à Trump et sa famille Gaza !

L’objectif déclaré de ces démarches américaines est de stabiliser le cessez-le-feu et de préparer la deuxième phase de l’initiative Trump. Elle comprend la formation de l’« Autorité internationale de transition », avec une tentative d’obtenir une résolution du Conseil de sécurité pour l’entrée des forces arabes et internationales, et la question de la reconstruction, qui ne sera pas basée sur les mêmes mécanismes que la reconstruction précédente, mais plutôt de manière sélective et dans certaines zones, et pourrait prendre des années.

Ce que nous craignons, c'est que derrière tout cela se cache un accord entre Trump et Netanyahou visant à donner carte blanche à Washington, et plus particulièrement à Trump, pour agir dans la bande de Gaza. Ainsi il relancera son projet de transformer la bande en zone d'influence américaine, après la phase transitoire mentionnée. On sait que c'est Trump qui a proposé l'idée de déplacer les habitants de la bande de Gaza et de la transformer en une Riviera une grande station balnéaire, et que ce sont les Américains qui ont parlé du gaz de Gaza et de la route commerciale internationale qui passe par la bande de Gaza.

La solution de deux états perd toute pertinence

En contrepartie, Netanyahou et Israël ont carte blanche en Cisjordanie et restent silencieux sur les actions israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem, notamment en termes d'annexion effective et de facto de la Cisjordanie, même si Trump a annoncé son rejet officiel de l'annexion. Ce rejet n'est pas dirigé contre Israël, mais plutôt un message adressé à l'étranger, notamment aux États du Golfe, afin de s'allier à eux et d'empêcher l'échec de ce qu'il a appelé la « paix abrahamique » et d'assurer l'adhésion de nouveaux pays au camp de la normalisation, notamment l'Arabie saoudite. Il convient de noter que l'expansion des colonies, le vol de terres, les attaques contre les agriculteurs palestiniens, la démolition de camps et d'habitations, puis l'adoption d'un projet de résolution visant à annexer la Cisjordanie à la Knesset, constituent une annexion réelle et progressive de terres sans habitants, et c'est précisément ce que souhaite Israël.

Dans les deux cas, en Cisjordanie et à Gaza, la solution à deux États perd toute pertinence et son sens. Cela représente un véritable défi pour les dirigeants palestiniens et tous les pays ayant reconnu l'État de Palestine. Ils doivent agir rapidement au niveau international pour garantir que ces reconnaissances ne restent pas lettre morte comme l’étaient les accords d’Oslo et comme l'ont affirmé les dirigeants de l'entité sioniste et Trump.

A.K