Quand Mohammed VI scelle son alliance avec les monarchies du Golfe

Quand Mohammed VI scelle son alliance avec les monarchies du Golfe
 
 
Le roi Mohammed VI a participé mercredi au premier sommet entre le Maroc et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad. Daesh, le Yémen, mais aussi le Sahara occidental étaient à l'ordre du jour.
 
« Les pays du Golfe ? Ce sont nos frères. On les aime ! », ironise un homme d’affaires marocain à propos de la visite de Mohammed VI en Arabie saoudite, mercredi 20 avril. Depuis 2012, les Marocains ne comptent plus les voyages, officiels ou privés, de leur roi vers l’autre bout du monde arabe, ce Mashrek (Est) si lointain et si courtisé pour ses pétrodollars, mais pas seulement.
 
À Riyad, Mohammed VI est venu participer à un événement spécial : le premier sommet entre le Maroc et les pays du Conseil de coopération du golfe (CCG, regroupant six monarchies de la région). Accompagné de ses proches conseillers, Taieb Fassi Fihri, Fouad Ali El Himma, Yassir Zenagui et Abdellatif Menouni – les mêmes qui l’accompagnent dans tous ses déplacements officiels dans le Golfe – il a abordé avec les autres monarques arabes les sujets d’intérêt commun : Daesh, le Yémen, la Syrie, mais aussi la question du Sahara qui était au centre de son discours hier.
 
« La situation est grave et inédite dans l’histoire de ce conflit artificiel », a déclaré le souverain marocain. « Les choses en sont arrivées au point qu’une guerre par procuration s’est engagée où le secrétaire général des Nations unies est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara », a-t-il ajouté. 
 
Le roi du Maroc s’est offert une tribune pour adresser un message fort à Ban Ki-moon
 
Prenant ses frères du Golfe à témoin, le roi du Maroc a adressé un message fort à Ban Ki-moon en l’accusant d’être l’otage de certains de ses collaborateurs hostiles au royaume. Le sujet ne risque pas de connaître un nouvel épisode onusien lors des prochaines étapes de son voyage dans la région (d’où la présence du ministre des Affaires étrangères, Salahedine Mezouar, et de son ministre délégué, Nasser Bourita), car le rapport du secrétaire général est en cours d’examen au Conseil de sécurité.
Un pour tous, tous pour un !
 
Cinq ans sont passés depuis que les pétro-monarchies du Golfe ont invité le Maroc à intégrer leur club fermé. En 2011, secouées par les révolutions arabes, ils voulaient que Mohammed VI et le roi Abdellah de Jordanie rentrent dans le CCG afin de construire un front de défense royal face aux assauts de la rue. 
 
Pour le Maroc, l’intégration de ce groupement golfique était un non-sens géographique. Mais il a profité de cette invitation pour en faire un trmplin afin de financer ses projets d’infrastructures. En 2012, à l’issue d’une visite dans les pays du Golfe, Mohammed VI décroche ainsi une promesse de dons de 5 milliards de dollars sur 5 ans. En contrepartie, il promet aux pays de la région une coopération sécuritaire et militaire plus étroite.
 
La diplomatie du chéquier
 
Le deal qu’il a scellé avec les rois arabes est tombé au moment où les fonds souverains du Golfe, rebutés par l’instabilité régionale, étaient à la recherche d’une diversification. En 2014, les flux d’investissements étrangers en provenance du CCG ont tout simplement explosé. Ils ont atteint 10,2 milliards de dirhams, en hausse de 82% par rapport à 2013. (Jeune Afrique)
 
 

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