Quelle configuration pour le gouvernement Mechichi ?

Quelle configuration pour le gouvernement Mechichi ?

 

Le gouvernement que Hichem Mechichi est appelé à constituer et qui devrait être fin prêt avant le 25 août sera le neuvième formé après le 14 janvier 2011.

Entre le gouvernement à 100% politique à l’image de celui présidé par Hamadi Jebali alors secrétaire général d’Ennahdha au lendemain des élections de l’ANC en octobre 2011, et celui en intégralité technocratique à savoir celui dirigé par Mehdi Jomaa à l’issue du « Dialogue national » ayant été initié par le Quartet suite aux deux assassinats politiques de l’année 2013, on a eu droit à toutes les formules et à toutes les mixtures.

Si l’âge moyen d’un gouvernement est d’une année et quelques jours on a eu droit néanmoins à des équipes qui ont duré un peu plus longtemps. Le record de longévité revient au gouvernement Youssef Chahed investi le 27 août 2016 et qui a rendu le tablier le 27 février 2020, soit 3 ans et 6 mois.

Mais cette durée n’a pu avoir lieu que parce que le gouvernement Chahed a eu deux phases l’une avec le Mouvement Nidaa Tounes entouré d’autres partis, alors que la seconde était caractérisée par le soutien d’Ennahdha avec la mise en place d’un nouveau parti, Tahya Tounes dirigé par le chef du gouvernement lui-même.

Dans cet ensemble de gouvernements Ennahdha a eu droit à deux équipes présidées par des dirigeants de ce parti, à savoir Hamadi Jebali puis Ali Larayedh. Pour sa part Nidaa Tounes victorieux aux élections de 2014 a proposé deux chefs de gouvernement en l’occurence Habib Essid puis Youssef Chahed.

Après les élections de 2019, qui ont vu Ennahdha occuper la 1ère place au Parlement ce parti avait échoué à assurer l’investiture du chef du gouvernement qu’il avait proposé, à savoir Habib Jemli. Le droit de nommer un chef du gouvernement étant revenu au président de la République, ce dernier a choisi de nommer Elyès Fakhfakh mais en raison d’une affaire de « conflit d’intérêt », ce dernier dut démissionner le15 juillet 2020. Il est actuellement chargé d’expédier les affaires courantes en attendant l’investiture du prochain gouvernement.

Quelle configuration prendra le gouvernement Mechichi. N’appartenant lui-même à aucun parti politique, alors que le président Kaïs Saïed a peu d’estime pour les partis qu’il considère comme la survivance d’un système politique révolu, le nouveau gouvernement devrait être non partisan.

D’ailleurs si le chef du gouvernement désigné a pris soin de consulter les groupes parlementaires et les députés non-inscrits, il est resté dans les généralités, écoutant les avis de ses interlocuteurs sans révéler ses intentions ni demander qu’on lui présente des noms, comme c’est de coutume dans ce genre de concertations.

D’ailleurs on susurre qu’alors que lui consulte les groupes parlementaires, la directrice du cabinet présidentiel s’active à mettre en place la liste nominative du gouvernement et à proposer des postes aux personnes choisies, le tout dans la plus grande discrétion.

On s’achemine donc vers un gouvernement Mechichi qui soit à l’image de son chef formé de technocrates, de commis de l’Etat et de hauts cadres de l’administration.

Dès lors, pourquoi s’éterniser à le former. N’est-il plus approprié que ce gouvernement soit mis en place le plus vite. Comme ce sont les députés qui doivent lui accorder la confiance, sinon il ne pourra pas être investi, la transparence doit être de mise. Les partis politiques doivent savoir sur quel pied danser.

Le pays a besoin d’un gouvernement de salut public. Chacun doit prendre ses responsabilités et le plus tôt serait le mieux.

RBR

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