Rached Ghannouchi : oui au remaniement partiel, non au changement de Chahed

Rached Ghannouchi : oui au remaniement partiel, non au changement de Chahed

 

Le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi a déclaré soutenir un remaniement partiel du gouvernement « pour injecter du sang nouveau » dans l’équipe Chahed mais qu’il ne voit pas la nécessité de changement du chef du gouvernement dans une conjoncture où le pays a besoin de stabilité politique pour avancer sur la voie des réformes encore en panne », selon ses propres termes.

« La transition politique a réussi mais ce n’est pas le cas de la transition économique pour de multiples raisons dont la situation en Libye qui offrait de l’emploi pour un demi-million de tunisiens », a encore déclaré Rached Ghannouchi dans une interview à l’agence Reuters.

Il a ajouté que l’économie tunisienne souffre de problèmes structurels en plus du fait que les gouvernements post-révolution ont été faibles et one retardé les réformes indispensables. Selon lui, la Tunisie est capable de dépasser la crise économique aigue en affirmant que « la seule voie pour ce faire est le dialogue entre toutes les parties ».

« L’heure des grandes réformes nécessaires pour l’économie a sonné et cela ne peut avoir lieu que par un consensus autour d’elles. Que les experts s’assoient autour d’une table et qu’ils s’accordent sur les détails de ces réformes » a encore dit Ghannouchi dans cette interview.

« Actuellement il y a un dialogue entre les partis et les organisations pour parvenir à une entente dans le domaine économique comme ce fut le cas dans le domaine politique, mais le dialogue ne doit pas se poursuivre éternellement » a souligné le président d’Ennahdha en allusion à la réunion des experts des signataires du Document de Carthage.

Rached Ghannouchi se dit opposé au changement du chef du gouvernement. « Nous sommes favorables à la stabilité politique. Il est possible d’injecter du sang nouveau à travers le remaniement de certains ministres en fonction du rendement. Mais le changement du chef d gouvernement n’est pas nécessaire dans la conjoncture actuelle ».

Il a ajouté que les signataires du Document de Carthage sont entrain d’évaluer le rendement du gouvernement et à établir un programme alternatif, mais la question de la mise en œuvre de ce programme par le gouvernement actuel ou un gouvernement remanié légèrement, cela est encore en cours de discussion.

Pour lui, le gouvernement actuel n’est pas pire que les gouvernements précédents car aucun d’eux après la révolution n’a réalisé des taux de croissance permettant le saut de l’économie et la résorption du chômage. Il s’est dit optimiste quant au parachèvement du processus de la révolution grâce à la réussite de la transition économique.

« Je suis optimiste et je vois que le peuple tunisien qui a réalisé une révolution pacifique est capable de transformer la révolution en richesse. Comme nous avions mis fin à la problématique politique, nous sonnes capables de régler les problèmes économiques. Sept ans dans la vie des peuples ce n’est rien » a dit Ghannouchi.

Il a enfin appelé le monde occidental à soutenir davantage la Tunisie. « Jusqu’ici ce soutien n’est pas allé au-delà de la dithyrambique et des louanges pour l’expérience tunisienne. Nous n’avons pas vu un soutien et des investissements d’un volume suffisant »a-t-il regretté.

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