Rached Ghannouchi sur Nessma-TV : un exercice de communication bien huilé

 Rached Ghannouchi sur Nessma-TV : un exercice de communication bien huilé

 

Le chef d’Ennahdha et président de l’ARP, Rached Ghannouchi a fait preuve d’un calme olympien et d’une grande assurance dans son interview diffusée lundi soir sur la chaine Nessma-TV.

Malgré les questions sévères qui lui sont posées, en rapport avec ses prises de position à la tête du Parlement, qui ont donné lieu à une séance à l’ARP au cours de laquelle il a été interpellée suite à son entretien téléphonique avec le président du gouvernement d’entente nationale en Libye, il ne s’est pas départi de son calme en tentant de banaliser ce contact qui est selon lui dans l’intérêt de la Tunisie.

Aucun mot au-dessus de l’autre, aucune colère ne sont venus perturber cette sérénité de façade qui n’en cache pas un certain désarroi. Car Ghannouchi a tenu à justifier ces positions en leur accolant un seul et unique objectif, celui de l’intérêt national. A l’entendre, il aurait dû être félicité car ce sont l’agriculteur, le commerçant, l’hôtelier et l’entrepreneur de travaux publics qui en récolteraient les dividendes.

S’il a critiqué des partis membres de la coalition gouvernementale pour leurs positions anti-Ennahdha, ce qui explique, selon lui, le refus de ce dernier de signer le Pacte de stabilité et de solidarité gouvernementale proposé par le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, il n’a pas cherché à exagérer les divergences au sein du gouvernement, affirmant que son parti ne fera rien qui ne soit pas dans l’intérêt de la Tunisie.

D’après lui le pouvoir comporte aussi des contraintes avec lesquelles il faut composer et son parti s’y conforme sans problèmes.

Alors qu’on attendait qu’il se fasse insistant sur l’entrée du parti Qalb Tounes au gouvernement car il s’adressait à travers la chaine Nessma-TV dont le propriétaire est le président de ce parti, Rached Ghannouchi a tout juste effleuré le sujet en estimant qu’un « gouvernement d’union nationale » serait le bienvenu dans les circonstances exceptionnelles actuelles.

Selon lui, s’il y a des points de désaccord avec le président Kaïs Saïed, ils ne sont pas étonnants car l’Assemblée des Représentants du peuple détient un pouvoir essentiel tout comme le président de la République. Là aussi, il n’avait aucune envie de jeter l’huile sur le feu. Bien au contraire.

En tant que président d’Ennahdha, il a tenu à minimiser les divergences au sein de ce parti qui n’est pas selon lui une caserne. Le congrès aura lieu prochainement selon la date que fixera le conseil de la Chourou.

Ayant épuisé ses deux mandats, il ne sera pas en principe candidat à sa propre succession à moins que les statuts du parti ne soient amendés, a-t-il laissé entendre.

L’interview fut un exercice de communication bien huilé et parfaitement maitrisé. Mais a-t-il été convaincant. Là est un autre sujet.

RBR

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