Coronavirus : Le chef du gouvernement appelé à promulguer un décret-loi pour réquisitionner les cliniques privées

Coronavirus : Le chef du gouvernement appelé à promulguer un décret-loi pour réquisitionner les cliniques privées

Le chef du gouvernement qui vient d’obtenir une délégation de pouvoir de la part du Parlement pour légiférer par décret-loi, est appelé à promulguer un texte pour réquisitionner les établissements sanitaires privés dans cette guerre, moyennant un arrangement avec leur chambre syndicale.

La cupidité et l’arnaque de certaines cliniques privées ne semblent pas avoir de limites. C’est ce à quoi les citoyens sont confrontés à chaque fois qu’ils y mettent les pieds.

En vérité, se soigner en Tunisie n’est plus à la portée de toutes les bourses. Un constat amer qui se confirme, au fil des années, vu d'un côté, la dégradation des structures de santé publiques et les pratiques immorales de certains propriétaires des cliniques privées, de l’autre. Le président de la chambre syndicale des cliniques privées Boubaker Zakhama n’y est pas allé de main morte, ce vendredi, en déclarant que tout malade ayant attrapé le Covid-19 doit d’abord passer à la caisse pour déposer entre 10.000 et 20.000 dinars avant d’être admis dans l’établissement. Ajoutant « est-ce facile de pousser la porte et d’entrer sans frapper » ! Le médecin qu’il est a oublié le serment d’Hippocrate et malheureusement il s’est laissé influencer par « la soif du gain ». Comme la plupart de ses collègues. Et cela s’est vérifié avec un patient, médecin de son état, contaminé par le virus, qui a dû casquer quelque 27.000 dinars avant de quitter l’établissement privé où il a été admis. Cette déclaration a sonné comme une onde de choc au moment où le pays se trouve en pleine guerre contre l’épidémie. Une guerre déclarée par les plus hautes autorités de l’Etat, le président de la république et le chef du gouvernement qui se trouve aux commandes de l’Etat-major.

Zakhama rappelons le, qui a été élu député à la tête de la liste du Parti destourien libre dans la circonscription de l’Ariana, a démissionné préférant vaquer à ses affaires, plus juteuses et plus bénéfiques que d’honorer ses engagements vis-à-vis des citoyens qui lui ont accordé leurs voix pour défendre leurs intérêts, pas les siens. Il a été auparavant député dans le parlement de Ben Ali et membre du comité central du RCD dissout. Son comportement dénote d’une insouciance totale en cette période difficile marquée par un sursaut de solidarité de la part des Tunisiens. D’ailleurs l’on demande si Zakhama et d’autres sont en règle avec le fisc et la CNSS.

Le chef du gouvernement qui vient d’obtenir une délégation de pouvoir de la part du Parlement pour légiférer par décret-loi, est appelé à promulguer un texte pour réquisitionner les établissements sanitaires privés dans cette guerre, moyennant un arrangement avec leur chambre syndicale.

A la guerre comme à la guerre, tous les moyens doivent être mobilisés.  

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