Principales hypothèses et orientations du Budget de l'Etat 2026

Principales hypothèses et orientations du Budget de l'Etat 2026

Le gouvernement de Sarra Zaâfrani Zenzeri s’apprête à soumettre, aujourd'hui, au Parlement le projet de loi de finances et le budget de l’État pour l’année 2026. Placé sous le slogan « Justice sociale et développement régional équilibré », ce projet traduit la volonté de l’exécutif de poursuivre la politique de soutien ciblé, tout en consolidant les acquis sociaux et économiques.

Le projet de budget confirme la poursuite des mécanismes d’appui aux produits de première nécessité, aux carburants et au transport collectif, dans le but de protéger le pouvoir d’achat des ménages modestes et de stabiliser les coûts pour les entreprises, notamment les PME.

Parallèlement, le gouvernement prévoit la régularisation de la situation des ouvriers des chantiers, l’intégration des enseignants suppléants et des encadrants scolaires, ainsi que le recrutement de titulaires de doctorat. Ces mesures visent à réduire le chômage, surtout parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, et à renforcer les fondements de l’État social.

Ces orientations s’appuient sur les résultats encourageants de 2025, marqués par une croissance de 2,4 % au premier semestre, une inflation ramenée à 5 % en septembre, et une baisse notable des prix alimentaires sur les marchés internationaux. Des signaux positifs qui nourrissent les ambitions du nouveau plan quinquennal 2026-2030, fondé sur une vision de développement global, continu et équitable.

Hypothèses économiques et cadre macroéconomique

Le projet repose sur plusieurs hypothèses clés :

- Une croissance supérieure à celle de 2025,

- Une stabilité du dinar,

- Une demande extérieure en hausse,

- Une croissance mondiale estimée à 3 %,

- Un prix moyen du baril de Brent évalué à 63,3 dollars, contre 66 à 70 dollars en 2025.

Le texte prévoit aussi un calendrier rigoureux de remboursement de la dette pour 2026, tout en maintenant l’équilibre global du budget. Le respect des engagements financiers de l’État demeure une priorité, garantissant la crédibilité de la Tunisie auprès des bailleurs de fonds et des marchés internationaux.

Réforme du secteur public et inclusion sociale

La réforme du secteur public reste un axe central de la politique économique à venir. Le gouvernement entend accélérer la restructuration des entreprises publiques en difficulté afin d’améliorer leur gestion, renforcer leur viabilité et accroître leur compétitivité.

Parallèlement, la gouvernance des institutions publiques sera revue pour optimiser leur performance financière et leur contribution au développement national.

Sur le plan social, l’État poursuivra le renforcement des transferts sociaux et des programmes de protection, outils essentiels de lutte contre la pauvreté. L’accent sera également mis sur l’inclusion financière et économique des catégories vulnérables, notamment par la création de mécanismes de financement dédiés à l’entrepreneuriat féminin et des jeunes.

Le projet accorde, en outre, une attention particulière aux entreprises citoyennes, appelées à jouer un rôle moteur dans la réduction des disparités régionales.

Le ministère des Finances précise que la préparation du budget 2026 s’inscrit dans une nouvelle approche de planification alignée sur les principes du plan de développement 2026-2030 et les priorités du nouveau mandat présidentiel, placé sous le signe du « bâtiment et de la construction ». Cette démarche vise à repenser le rôle social de l’État, relancer la croissance et corriger les déséquilibres structurels, tout en consolidant la cohésion nationale.
 

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