Quand Houcine Abassi dépasse certaines limites !

Quand  Houcine Abassi  dépasse certaines limites !

 

Imaginez que le secrétaire général de la CGT ou de la CFDT, les deux plus grandes centrales syndicales françaises indistinctement sortent sur le perron de l’Elysée en France et se mettent à écharper les ministres de la république sans que personne ne dise un mot et qui ne dit rien consent. Cela aurait créé un malaise dans le pays et mis la presse dans tous ses états.

Mais chez nous cela se passe de la manière la plus normale, comme si de rien n’était. Houcine Abassi le secrétaire général de l’UGTT est reçu par le Chef de gouvernement désigné. Aussitôt ressorti de l’audience, il commence à le critiquer. Les consultations sur le gouvernement durent plus longtemps que de raison dit-il. La formation du gouvernement n’est pas prête et la situation est confuse sinon floue. Pire l’UGTT n’est pas concernée par les noms mais elle a son mot à dire sur les ministres et met son veto sur les actuels ministres des finances et des affaires religieuses.

Qu’il dise comme il l’a fait auparavant qu’il ne donne pas « un chèque en blanc » à Youssef Chahed cela n’a rien d’insultant car l’image est bonne, mais qu’il se mette à mettre à mal son entreprise déjà bien difficile à conduire, cela est inconvenant. D’autant qu’il dispose de délais constitutionnels qui ne sont pas encore forclos.

Youssef Chahed doit être agacé sinon ulcéré par ce genre de déclarations mais il ne peut rien dire. Car il semble que c’est la règle du jeu : la centrale syndicale se permet des écarts que personne ne peut tolérer.

Et si demain quelqu’un se met à dire que tel syndicaliste ou tel autre ne convient pas pour devenir secrétaire général de l’UGTT on criera à l’ingérence inacceptable dans les affaires intérieures de l’organisation syndicale. On a dit et redit que l’UGTT est une organisation nationale et comme telle elle est appelée à jouer un rôle qui dépasse ses attributions syndicales. Cela personne ne peut le nier. Le rôle qu’elle a joué comme facilitateur du « Dialogue National » qui lui a valu le prix Nobel de la paix peut en témoigner, mais il ne faut pas que cela lui ouvre la voie à dépasser certaines limites de bon sens. L’autorité de l’Etat est déjà mal-en-point pour qu’elle en rajoute une couche.

Evidemment ce genre de discours ne plaît pas aux syndicalistes qui crieront à la diabolisation de l’UGTT. Certes la centrale est signataire du « Pacte de Carthage » et qu’à ce titre elle a un « droit de regard » sur l’équipe appelée à le mettre en application mais elle doit agir dans la discrétion et avec beaucoup de tact.

A défaut elle mettrait à mal tout ce qui reste de l’édifice de l’Etat républicain qui est le liant entre toutes les composantes de la patrie.

R.B.R.

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