Yémen: L’ONU fait état de progrès dans la mise en œuvre des engagements pris à Stockholm

Yémen: L’ONU fait état de progrès dans la mise en œuvre des engagements pris à Stockholm

L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Martin Griffiths, a fait état mercredi de progrès dans la mise en œuvre des engagements pris par les belligérants lors de pourparlers de paix en décembre à Stockholm, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu dans la ville portuaire d’Hodeïda.

«Je suis heureux d’annoncer que les deux parties ont largement adhéré au cessez-le-feu qui est entré en vigueur dans le gouvernorat d’Hodeïda le 18 décembre et que les hostilités ont considérablement diminué depuis », a dit M. Griffiths lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies à New York.

« Malheureusement, il y a eu des violences, notamment dans la ville d’Hodeïda et dans les districts du sud du gouvernorat. Cependant, la violence est très limitée par rapport à ce que nous avons vu dans les semaines précédant les consultations de Stockholm. Je pense que ce calme relatif témoigne du bénéfice tangible de l'accord de Stockholm pour le peuple yéménite et de la détermination des parties à faire en sorte que cet accord fonctionne », a-t-il ajouté.

M. Griffiths a indiqué que depuis les pourparlers de Stockholm, il avait rencontré le Président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi et le chef des rebelles houthis Abdelmalik Al-Houthi. « Ils ont tous deux exprimé leur détermination à avancer sur tous leurs engagements et à s’appuyer sur les progrès réalisés lors de futures consultations », a-t-il noté. L’ONU a déployé à Hodeïda depuis de 22 décembre les premiers éléments d’une équipe d’observateurs dirigée par le général néerlandais Patrick Cammaert. « Ce déploiement rapide a donné un signal clair aux parties et au peuple yéménite de la volonté de la communauté internationale de concrétiser l’accord sur le terrain », a dit Martin Griffiths.

S’agissant de la situation dans la ville de Taëz, l’envoyé de l’ONU s’est félicité des mesures prises par les parties prenantes vers la création des mécanismes convenus à Stockholm, dont la nomination des membres d’un comité conjoint. Quant à l’accord sur l’échange de prisonniers, il a indiqué que l’ONU s’efforçait de finaliser avec les deux parties les listes de prisonniers soumises par chaque partie à Stockholm.

M. Griffiths a toutefois regretté que les belligérants n’aient pas été en mesure de trouver un accord sur la question de la Banque centrale du Yémen et de l’ouverture de l’aéroport de Sanaa lors des pourparlers de Stockholm. « Si ces deux problèmes étaient résolus, ils contribueraient de manière significative à l’allègement des souffrances humanitaires », a-t-il dit.

De manière générale, l’envoyé de l’ONU a estimé que les progrès en matière de mise en œuvre des engagements pris à Stockholm étaient graduels mais qu’ils avaient apporté une contribution tangible à la paix. « Il y a sans doute beaucoup d'obstacles à surmonter dans les jours, les semaines et les mois à venir, mais les parties ne doivent pas être détournées de leurs engagements », a dit M. Griffiths, qui a demandé l'appui du Conseil pour encourager les parties à surmonter tous les défis qui peuvent être rencontrés en cours de route.

80% de la population du Yémen a besoin d’aide humanitaire
De son côté, le chef de l’humanitaire des Nations Unies, Mark Lowcock, a rappelé mercredi que la situation humanitaire au Yémen restait « catastrophique ». Plus de 24 millions de personnes ont actuellement besoin d’une assistance humanitaire, soit 80% de la population.« Les progrès importants que nous avons observés dans le domaine politique méritent notre entier et continu soutien. Mais cela ne nourrit pas un seul enfant affamé », a dit M. Lowcock devant les membres du Conseil de sécurité.

Selon lui, il faut davantage de progrès, et des progrès plus rapides, en matière d’accès humanitaire, de levée des obstacles aux importations commerciales, et de paiement des retraites et des salaires des fonctionnaires. Il a estimé également qu’il était nécessaire que la communauté internationale envisage un financement supplémentaire au plan humanitaire 2019.

Votre commentaire