Chahed : accuser le gouvernement de corruption n’est qu’une tentative diffamatoire
Le chef du gouvernement Youssef Chahed a affirmé, vendredi, que son gouvernement lutte, vigoureusement, contre la corruption. “L’accuser de corruption ou de putsch n’est qu’une tentative diffamatoire qui n’affectera en rien le travail de l’équipe gouvernementale”.
“Celui qui détient des dossiers de corruption n’a qu’à les présenter à la justice”, a-t-il ajouté dans une déclaration aux médias en marge de l’ouverture de la 35e édition de la Foire Internationale du Livre.
Youssef Chahed a encore tenu à préciser que c’est le gouvernement, initiateur de la loi sur la déclaration de patrimoine et de lutte contre l’enrichissement illicite et les conflits des intérêts, qui a saisi la Justice pour trancher des centaines d’affaires de corruption. “Ceux qui accusent le gouvernement de corruption utilisent la lutte contre ce fléau comme fonds de commerce. Mais, le gouvernement leur a coupé l’herbe sous le pied, en s’attelant sérieusement à cette tâche”.
Plusieurs députés, représentant l’opposition, ont donné jeudi une conférence de presse pendant la séance d’audition du chef du gouvernement Youssef Chahed. Ils ont accusé le chef du gouvernement de dissimuler des faits de corruption et de manipuler ce dossier pour faire chanter des personnes soupçonnées de corruption. Ils l’accusent également d’utiliser les appareils de l’Etat pour menacer les lanceurs d’alerte, estimant que le gouvernement a profité, en cela, de la loi sur l’état d’urgence.
La députée Samia Abbou (Groupe démocrate) a fait observer, au cours de la conférence, que le chef du gouvernement a déclaré la guerre contre la corruption dans une tentative de manipuler ce dossier, en profitant de l’état d’urgence et de la mesure d’assignation à résidence pour faire chanter plusieurs personnes suspectées d’être impliquées dans des affaires de corruption.
Elle a déploré le fait que la commission de lutte contre la corruption créée par Chahed compte parmi ses membres des personnes suspectées d’être impliquées dans près de 14 affaires de corruption. Selon elle, il aurait été plus judicieux d’activer le conseil supérieur de la lutte contre la corruption créé en 2012, insistant sur l’indépendance de la Justice.
De son côté, le député Mourad Hmaidi (Front populaire) a évoqué les violations révélées par la mission d’inspection effectuée par l’instance générale de contrôle financier et des relations, faisant observer qu’au lieu d’être jugés, des agents de la Douane poursuivis dans des faits de corruption ont été promus dans leur carrière.
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