Qui bloque l’octroi de la carte professionnelle aux journalistes tunisiens ?

Alors que l’année 2025 est déjà bien entamée, les journalistes tunisiens n’ont toujours pas reçu leurs cartes professionnelles. Cette situation paralyse près de 2 000 journalistes professionnels, les empêchant d’exercer pleinement leur métier et les privant de nombreux avantages liés à la détention de cette carte.
Ce blocage surprenant est principalement dû au fait que la nouvelle composition de la Commission indépendante d’octroi de la carte de journaliste professionnel n’a pas encore été publiée au Journal Officiel. Et ce, malgré les appels répétés des professionnels du secteur depuis la fin de l’année précédente et la fin du mandat des membres représentant des directeurs des établissements d’information publique, de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux et des directeurs des établissements d’information audiovisuelle privée.
Face à cette situation, et en l’absence de publication du décret gouvernemental relatif à la nomination des nouveaux membres de la commission, son président, le Conseiller près le Tribunal administratif, Fayçal Bouguerra, a certes annoncé la prolongation de la validité des cartes professionnelles de 2024. Cependant, cette décision n’est pas toujours prise en compte par certains services du ministère de l’Intérieur ou du ministère des Transports, qui justifient leur position en affirmant ne pas avoir été officiellement informés de sa prise.
Il convient de rappeler que, selon l’article 8 du décret-loi 115 régissant la presse en Tunisie, la carte nationale de journaliste professionnel est délivrée par une commission indépendante composée de :
-un conseiller au Tribunal administratif, désigné sur proposition du Premier président du tribunal, en tant que président de la commission ;
-trois membres proposés par l’organisation de journalistes la plus représentative ;
-un membre représentant les directeurs des établissements d’information publique ;
-un membre proposé par la Fédération tunisienne des directeurs de journaux ;
-un membre proposé par l’organisation la plus représentative des directeurs d’établissements d’information audiovisuelle privée.
Les membres de la commission sont nommés par décret pour un mandat de quatre ans, non renouvelable. Le renouvellement s’effectue par moitié tous les deux ans. En cas de vacance dans les six mois précédant la fin du mandat, celle-ci doit être comblée dans les quinze jours suivant sa survenance, conformément aux dispositions du premier alinéa de cet article.
Les membres nommés pour combler une vacance exercent leur fonction jusqu’à la fin du mandat de ceux qu’ils remplacent. Leur mandat peut être renouvelé uniquement s’ils ont exercé pendant une période inférieure à deux ans.
Face à ce blocage injustifié et prolongé, il est plus que jamais urgent que les autorités concernées, en particulier au niveau de la Présidence du gouvernement, clarifient les raisons de ce retard et procèdent enfin à la publication du décret de nomination des membres.
Il s’agit d’une étape essentielle pour permettre à la commission paralysée de reprendre son activité et d’attribuer, dans les plus brefs délais, les cartes professionnelles aux journalistes tunisiens de l’année 2025.
B.M.N
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